Le conseil municipal de Baie-des-Héron a adopté lundi une politique linguistique qui vise à faire la promotion de l’affichage commercial bilingue dans sa municipalité, sans pour autant la rendre obligatoire.
Cette municipalité du nord de la province où anglophones, francophones et Autochtones de la communauté d’Eel River Bar cohabitent, mise sur l’encouragement et non l’obligation.
On se doit d’être au moins bilingue et même trilingue parfois!
, explique le conseiller municipal Jean-Robert Haché.
Mais le paysage linguistique l’inquiète.
Jean-Robert Haché croit que la politique sera très bien acceptée par la communauté.
Photo : Radio-Canada
On a vécu à Dalhousie depuis des centaines d’années si tu veux sous la bannière française anglaise, puis on s’entend bien. Sauf que le paysage linguistique, tu as beaucoup plus de »open » que de »ouvert » dans notre communauté.
Dalhousie est l’une des anciennes municipalités qui forment maintenant Baie-des-Hérons.
En entrevue au Téléjournal Acadie, Jean-Robert Haché explique que la municipalité va couvrir 65 % des coûts liés au changement d’affiche existante pour les commerçants qui aimeraient offrir un affichage bilingue. Pour les nouvelles affiches, ce serait 40 % des coûts qui seraient couverts. Le tout pour une couverture maximale de 4000 $.
Des politiques qui causent la discorde
Le conseiller municipal croit que cette stratégie, qui vise à encourager plutôt qu’à obliger, ne va pas causer d’opposition comme celles observées dans le sud de la province, notamment à Beausoleil.
Je ne crois pas que ça va frustrer ou froisser des gens à un tel point qu’ils vont se révolter et monter aux barricades. Je suis pas mal sûre que ça va être très bien accepté.
La Communauté rurale de Beausoleil avait adopté l’année dernière un arrêté qui obligeait les propriétaires d’entreprises à donner préséance au français sur leurs affiches commerciales.
La décision avait fait polémique, ce qui avait mené à la démission du maire Jean Hébert, et du directeur général, Mathieu G. Caissie.
Plus récemment, la Municipalité de Beaurivage a abandonné l’adoption de sa politique linguistique qui aurait désigné le français comme langue officielle de la municipalité.
La municipalité qui comptait communiquer dans les deux langues, mais avec le français en premier, a décidé d’abandonner ce projet, car la population ne le trouvait pas inclusif des anglophones et autochtones.
Selon monsieur Haché, la municipalité de Baie-des-Hérons compte envoyer une lettre à ses commerçants pour les encourager à adopter l’affichage bilingue. Il souhaite aussi féliciter ceux dont les affiches le sont déjà.
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