La réduction des allocations d’immigration par Ottawa n’a pas tardé à avoir des impacts concrets au Nouveau-Brunswick. L’un des programmes de la province est déjà suspendu pour le reste de l’année.
Le 4 avril, le Nouveau-Brunswick a suspendu les nouvelles demandes effectuées dans le cadre du Programme d’immigration du Canada atlantique (PICA) et ce, jusqu’à la fin de l’année.
Un avis a été publié sur sa page web précisant que cela s’explique par le fait que l’allocation complète pour 2025 pour ce programme a été atteinte
. En 2024, les nouvelles demandes avaient été suspendues plusieurs mois plus tard, en septembre.
La situation est directement liée à la réduction considérable des cibles d’immigration permanente par le gouvernement fédéral, l’année dernière.
Dans le cadre de ces efforts d’Ottawa, le nombre de places accordées au Nouveau-Brunswick dans le cadre du PICA a été coupé de moitié pour 2025. Elles sont passées de 2500 à 1250.
Le ministre responsable de l’Immigration, Jean-Claude D’Amours. (archives)
Photo : Radio-Canada
Dans une déclaration écrite envoyée à Radio-Canada Acadie, le ministre responsable de l’Immigration, Jean-Claude D’Amours, explique que la décision de suspendre les demandes jusqu’à la fin de l’année s’explique par la diminution de l’allocation, par une demande importante et par le report de demandes déposées en 2024.
« Nous sommes encouragés par le fait que, malgré l’incertitude créée par les changements de politique fédérale en matière d’immigration, nos programmes continuent d’être très recherchés. Cela dit, il est regrettable que les allocations réduites du Programme d’immigration au Canada atlantique pour 2025 atteignent déjà leur limite », dit-il.
Jean-Claude D’Amours reconnaît que cette situation est problématique pour les entrepreneurs qui comptaient sur le PICA pour pourvoir des postes.
Il est clair que nos employeurs continuent d’avoir un besoin important de travailleurs qualifiés dans toute la province et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre à ces besoins
, affirme-t-il.
Le ministre dit être déterminé à travailler avec nos homologues fédéraux pour trouver un moyen d’augmenter le nombre de certificats que nous pouvons offrir
.
C’est vraiment une situation chaotique
L’avocate Nicole Druckman, basée à Moncton et spécialisée en immigration, ne mâche pas ses mots quant à la suspension des demandes au PICA plus tôt que l’année dernière ainsi que la réduction des allocations par le fédéral.

L’avocate Nicole Druckman aide régulièrement des entreprises à faire demande à divers programmes en immigration, dont le PICA.
Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue
C’est vraiment une situation chaotique. C’est une catastrophe, parce que beaucoup d’employeurs se fixaient sur un programme et c’est maintenant fermé
, dit-elle en entrevue.
Elle s’attend à ce que bon nombre d’entreprises de la province subissent les contrecoups de cette décision d’Ottawa, puisqu’ils auront de la difficulté à garder certains employés.
On va voir des burnouts, on va voir des entreprises qui ne pourront pas rester ouvertes pendant leurs heures normales. […] On va voir beaucoup de choses tout partout, il va y avoir beaucoup de chaos
, affirme-t-elle.
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