Le gouvernement du Niger, dirigé par le régime militaire en place depuis près d’un an, a récemment annoncé une baisse des prix du carburant. À compter du 23 juillet, les prix de l’essence Super 91 et du gasoil seront respectivement fixés à 499 FCFA (0,76 euro) et 618 FCFA (0,94 euro) le litre. Cette mesure intervient après une période de tensions économiques et sociales, exacerbées par des sanctions et des suspensions d’aides internationales.
Contexte Économique et Social
En 2022, l’augmentation du prix du gasoil avait déclenché une forte opposition dans ce pays sahélien, où plus de la moitié de la population vit sous le seuil d’extrême pauvreté, selon la Banque mondiale. La décision actuelle de réduire les prix des carburants vise à soulager les dépenses des ménages et à diminuer les coûts de transport, espérant ainsi une répercussion positive sur les prix des produits de première nécessité.
L’économie nigérienne a été sévèrement touchée par les sanctions ouest-africaines imposées après le coup d’État de juillet 2023. Bien que ces sanctions aient été levées en février dernier, le pays continue de souffrir des suspensions de programmes d’aide par plusieurs pays occidentaux.
Soutien International et Défis Persistants
Malgré ce contexte difficile, le Fonds Monétaire International (FMI) maintient son soutien au Niger. Le FMI a annoncé récemment le versement de 70 millions de dollars pour financer divers programmes, dont certains sont axés sur la transition écologique. Ce soutien financier est crucial pour le Niger, un pays producteur de pétrole depuis 2011 avec une production modeste de 20 000 barils par jour à sa raffinerie de Zinder.
La Société nigérienne du pétrole (SONIDEP), compagnie nationale, a lancé fin juin ses premières opérations de prospection et d’exploitation dans l’est désertique du pays, où une entreprise chinoise extrait du pétrole depuis plus d’une décennie. Cependant, les exportations du pétrole nigérien sont actuellement perturbées par une brouille diplomatique avec le Bénin.
Perspectives et Alternatives
Un oléoduc de près de 2 000 km, destiné à transporter le brut jusqu’au port béninois de Sèmè-Kpodji, reste inactif en raison de la fermeture de la frontière pour des raisons de sécurité. Cette situation oblige le Niger, pays enclavé, à chercher des alternatives pour ses exportations. Le gouvernement nigérien envisage désormais un corridor plus long et plus risqué via le Togo et le Burkina Faso pour acheminer son pétrole vers la mer.
Cette décision de réduire les prix du carburant pourrait avoir des effets mitigés. D’une part, elle pourrait apporter un soulagement immédiat aux consommateurs et stimuler une légère reprise économique. D’autre part, les défis logistiques et diplomatiques persistent, menaçant la stabilité économique à long terme du pays.
En rétrospective, ces baisses de prix du carburant au Niger soulignent les efforts du gouvernement pour atténuer les pressions économiques internes tout en naviguant dans un paysage international complexe. La situation reste précaire, et l’efficacité de ces mesures dépendra largement des développements diplomatiques et des infrastructures logistiques futures.
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