Basket, escalade, sports extrêmes… ces 5 PME tricolores qui se mobilisent pour les JO 2024

Escalade : eXpression Holds au plus haut avec les JO

Elle fournit la Coupe du monde d’escalade de Chamonix depuis plus de 10 ans et en 2020, quand ce sport est devenu discipline olympique, elle a fait partie des quatre marques de prises officielles des JO de Tokyo.

Sélectionnée également pour ceux de Paris 2024 et de Los Angeles en 2028, l’entreprise eXpression Holds, installée à Crac’h, près de Vannes (Morbihan), et fondée en 2003 par Simon Ravaz, un ancien moniteur d’escalade, n’en finit pas de grimper. Spécialisé dans le design et la production de prises et de blocs d’escalade dans tous les matériaux (polyester, polyuréthane, fibre de verre, bois résinés) et pour toutes les utilisations, du milieu scolaire aux grandes compétitions, l’atelier français figure aux côtés de concurrents suisses et autrichiens. Pour équiper les murs de grimpe du site olympique du Bourget (5-10 août), eXpression Holds a fourni 400 prises de sa nouvelle gamme « Foxes ».

« C’est une visibilité supplémentaire et des retombées concrètes. Les fédérations nationales ont acheté nos produits pour s’entraîner et via ces compétitions, on touche aussi notre marché cible, les salles privées qui s’équiperont ensuite » détaille Thomas Gerfault, responsable du marketing et de la communication.

Sur ce secteur de niche ultra-concurrentiel, l’innovation est reine : Malgré sa petite taille, la TPE, dont le catalogue comporte 3.500 prises, effectue tout le travail de shaper (qui conçoit et façonne les prises se trouvant sur les murs d’escalade) à Crac’h et sort une à deux nouvelles gammes par an. 60% de son chiffre d’affaires (2 millions d’euros en 2023) est réalisé à l’export dans une trentaine de pays. La production en Bulgarie, en Chine et au Colorado permet d’adresser directement l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. P.P.-L.

[Pour équiper les murs de grimpe du site olympique du Bourget (5-10 août), eXpression Holds a fourni 400 prises de sa nouvelle gamme « Foxes ». Crédit : Arthur Delicque]

Sportcom monte sur le ring des JO de Paris

C’est sur les rings conçus par Sportcom que les boxeurs échangeront uppercuts, crochets et autres coups lors des Jeux de Paris. La PME basée à Treillières, près de Nantes (Loire-Atlantique), qui réalise et assemble des équipements de sports de combat, a été retenue par le Comité international olympique en tant que fournisseur unique des équipements des épreuves de boxe pour les JO, face à deux concurrents chinois et australien.

Sportcom, qui avait déjà été choisie pour les JO de Londres en 2012, va cette fois-ci assurer le prêt du matériel entièrement designé en interne, son installation, sa maintenance, son démontage, son transport et son recyclage. En tout, la société (6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 en croissance de 8% à 12% par an) fournira huit rings d’entraînement pour équiper le centre sportif Max-Rousié dans le XVIIe arrondissement, un ring de compétition pour les éliminatoires qui se dérouleront à l’Arena Paris Nord (Villepinte) et 40 sacs de frappe personnalisés. Budget engagé par la PME : 300.000 euros.

« Si l’opération n’est pas rentable d’un point de vue financier, elle l’est en termes de notoriété et de crédibilité puisque les JO vont offrir une visibilité mondiale à nos produits, à leur qualité, reflet de notre savoir-faire. C’est une carte de visite pour l’entreprise. De plus, il s’agit d’une expérience qui va faire grandir les équipes (22 salariés). À la clé : un développement économique assuré », est convaincu Jean-René Savary qui a fondé cette entreprise en 2003.

L’ancien boxeur compte d’ailleurs bien profiter de cette occasion pour booster son activité à l’export (30% du chiffre d’affaires). F. F.

[Photo des rings Olympiques SportCom lors de la première préqualification des JO en Italie cette année. Crédit : SportCom]

Près de Dijon, Vivaci construit les piscines d’entraînement

Les épreuves de natation se dérouleront pendant neuf jours à Paris La Défense Arena, un stade situé à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris. Pour se préparer aux épreuves, les athlètes bénéficient de plusieurs centres d’entraînement autour de Paris, et même en région. Si la majorité a réalisé quelques travaux de rénovation, d’autres ont été entièrement construits pour l’événement, tel que celui de Taverny, dans le Val d’Oise.

L’entreprise Vivaci (36 salariés, 12 millions d’euros de chiffre d’affaires) spécialiste de la pose de céramique technique, depuis 1936, basée à Sennecey-lès-Dijon, en Côte-d’Or, a remporté un appel d’offre pour six sites destinés à accueillir les délégations de natation. En Île-de-France, il s’agit des sites de Marville (93), Taverny (95), Aubervilliers (93) pour le water-polo, et Colombes (92), ainsi que la Grande Nef de l’Île-des-Vannes à Saint-Ouen et même un centre d’entraînement à Forbach, en Lorraine. Un contrat qui aura occupé 60% de l’activité de l’entreprise durant toute une année pour un chiffre d’affaires d’environ six millions d’euros.

« On parle de céramique technique, parce que nous sommes plus que des carreleurs. C’est un autre savoir-faire, très technique et pointu », précise Abel Marques, président de Vivaci. « Tous nos carrelages doivent être lisses, harmonieux, et visuellement alignés », poursuit-il.

Si les collectivités sont parfois regardantes sur les prix, le chef d’entreprise a constaté une flexibilité sur le budget accordé pour les Jeux olympiques. Les architectes ont pu choisir des matériaux nobles et particulièrement esthétiques. « Le monde nous regarde ! Aussi, nous avons apporté une attention particulière dans chaque détail », confie Abel Marques. Les équipes de Vivaci ont posé les carrelages dans les bassins en carrelage, dans les vestiaires ou sur les murs, et dans les cabines sanitaires en faïence ou en mosaïque. « Nos réalisations sont artisanales, c’est un véritable travail d’orfèvre », souligne-t-il. A.I.

[L’entreprise Vivaci (36 salariés, 12 millions d’euros de chiffre d’affaires) est spécialiste de la pose de céramique technique, depuis 1936. Crédit : Vivaci]

BMX Freestyle : s’envoler en deux-roues à la Concorde

Hervé André-Benoît, président du groupe héraultais Hurricane (120 salariés au siège social, 15 à Shanghai), est le fondateur, il y a 28 ans, du Festival International des Sports Extrêmes (FISE) de Montpellier. Son ambition : démocratiser ces sports parmi lesquels le BMX Freestyle Park, le BMX Flatland, le Parkour, le Skate Roller Freestyle ou le Trottinette Freestyle…

Vœu accompli : outre le succès du FISE (280.000 visiteurs en quatre jours) qui attire les meilleurs riders du monde, certaines disciplines sont désormais reconnues par l’Union cycliste internationale (UCI) ou la Fédération internationale de gymnastique (FIG) et ont leur coupe du monde. C’est le cas du BMX Freestyle Park, cyclisme extrême se pratiquant dans des skate-parks. Hervé André-Benoît, passionné forcené, a été l’artisan de l’avènement de la discipline aux JO.

« En 2018, une délégation du CIO est venue au FISE Montpellier et a pu constater l’appétence de la jeunesse pour ce sport et l’alchimie entre le public et les ridersTrois jours après, le président du CIO annonçait l’entrée du BMX Freestyle aux JO 2020. On espère que ce sera une discipline phare des JO 2024, où la France a de fortes chances de décrocher des médailles », s’enthousiasme-t-il.

Hurricane, qui a développé une filiale de conception et installation d’infrastructures (400 installées dans le monde), était le prestataire des JO 2020 de Tokyo et est aussi celui des JO Paris 2024 pour l’installation, place de la Concorde, d’un skate-park modulaire acier et bois de 1.800 m2 (un mois de travaux avec une quinzaine de personnes). La bataille d’Hervé André-Benoît aujourd’hui, avec la fédération internationale World Skate : inscrire le Trottinette Freestyle comme discipline olympique des JO 2028. Et peut-être un jour le Parkour. « On me prend pour un fou mais mon rêve, c’est que tous ces sports réunis soient plus forts que le football ! »… C.C.

[Une épreuve lors du Festival International des Sports Extrêmes (FISE) de Montpellier en 2024. Crédit : FISE Montpellier-Hurricane]

Pourquoi Nouansport croit en son étoile olympique

Le fabricant d’équipements sportifs indoor et outdoor, basé à Nouans-les-Fontaines en Indre-et-Loire, a remporté plusieurs marchés de taille auprès du Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO). À la clé, la réalisation d’au moins trois installations dans l’Hexagone. Ainsi les panneaux et équipements de basket et de badminton de la salle Arena située Porte de la Chapelle à Paris sont l’œuvre de Nouansport, dont c’est l’un des savoir-faire. Une partie des matches s’y disputera et les stars mondiales de ces disciplines rivaliseront donc d’adresse sur du matériel « made in Touraine ».

La PME, qui compte 50 salariés, a également été mise à contribution pour équiper les deux principaux centres d’entraînement des épreuves d’escalade des JO. Basés au Bourget en Seine-Saint-Denis, ainsi qu’à Rosières près de Troyes dans l’Aube, ces gymnases ont été entièrement aménagés par Nouansport, des filets aux poteaux en passant par les vestiaires. Enfin, l’entreprise loiréchérienne a œuvré au Prisme, centre européen des Jeux olympiques à Bobigny, en réalisant notamment les installations pour le Handball Handisport.

Rachetée en 2017 par l’ancien dirigeant de sites industriels des groupes SEB et de Dupont Bernard Rony, Nouansport a dû largement augmenter dès 2023 les capacités de production de son site industriel pour honorer les commandes olympiques. Elles se sont traduites par une forte croissance des heures supplémentaires et quelques recrutements. En 2024, la manne des JO devrait ainsi représenter 10% du chiffre total de la société, soit 10 millions d’euros. G.F.

[Les panneaux et équipements de basket et de badminton de la salle Arena située Porte de la Chapelle à Paris sont l’œuvre de Nouansport. Crédit : Nouansport]

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.