Les forêts du bassin du Congo, surnommées le «Château d’eau» de l’Afrique, jouent un rôle crucial non seulement pour la biodiversité mondiale mais contribuent également, de manière décisive, aux précipitations dans des régions aussi éloignées que le Sahel ou la vallée du Nil, impactant la vie de centaines de millions de personnes. Adrien N’Koghe-Mba* explique ici l’importance écologique de ce poumon vert et les défis posés par la déforestation, soulignant l’urgence de préserver ces espaces pour assurer un avenir stable et sécurisé pour l’Afrique et au-delà.
Les forêts tropicales du bassin du Congo représentent bien plus que le dernier puits de carbone tropical de la planète ou de sanctuaire mondial de la biodiversité. Ces vastes étendues vertes jouent un rôle déterminant dans la régulation hydrique d’une partie du continent, méritant ainsi le titre de «Château d’eau» de l’Afrique. Leur impact dépasse les frontières de la région, touchant des zones aussi éloignées que le Sahel et la vallée du Nil, et influence la vie de centaines de millions de personnes.
Un poumon vert aux fonctions hydrauliques vitales
Au cœur du bassin du Congo, l’évapotranspiration massive des forêts tropicales est une fonction écologique essentielle. Les arbres, grâce à leurs feuilles étendues, absorbent l’eau du sol pour la rejeter dans l’atmosphère sous forme de vapeur. Ce phénomène continu crée un flux constant d’humidité qui est essentiel pour la formation des précipitations, bien au-delà de leurs racines.
L’effet régulateur sur les régimes pluviométriques
La vapeur d’eau émise par ces forêts est emportée par les vents vers le nord, jusqu’au Sahel, et vers l’est, jusqu’à la vallée du Nil. En atteignant ces régions, l’humidité condensée contribue significativement à leur approvisionnement en eau, surtout pendant les saisons sèches. Ces précipitations sont vitales pour l’agriculture, le maintien des habitats naturels, et la subsistance des populations locales.
Les conséquences de la déforestation
La déforestation représente une menace directe à cette dynamique. En abattant les arbres, nous diminuons la capacité de la forêt à produire de la vapeur d’eau, réduisant ainsi les précipitations dans les régions dépendantes. Ce phénomène peut aggraver les sécheresses, menaçant la sécurité alimentaire et exacerbant les conflits pour l’accès à l’eau.
Pourquoi il est crucial d’agir
Protéger les forêts du bassin du Congo n’est donc pas seulement un acte environnemental; c’est une nécessité pour la sécurité hydrique et la stabilité climatique de l’Afrique. Chaque arbre qui tombe est un maillon en moins dans cette chaîne qui relie le bassin du Congo à des milliers de kilomètres carrés à travers le continent.
Un appel à la conservation proactive
La préservation de ces forêts n’est pas seulement l’affaire des nations qui abritent ce bassin; c’est une responsabilité globale. Soutenir des initiatives de conservation, investir dans des programmes de reforestation durable, et réguler rigoureusement les activités extractives sont des étapes cruciales pour maintenir ce système hydrique naturel. En faisant cela, nous ne protégeons pas seulement l’environnement, mais nous assurons également un avenir plus stable et sécurisé pour l’Afrique et le monde.
En conclusion, le bassin du Congo, par ses immenses capacités de régulation de l’eau et du climat, est véritablement le “château d’eau” de l’Afrique. Sa santé et son intégrité sont indispensables, non seulement pour la biodiversité qu’il abrite mais aussi pour la sécurité hydrique et climatique à l’échelle continentale et mondiale. Prenons les mesures nécessaires pour protéger et valoriser ce trésor écologique.
* Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.
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