Embuscade dans un parc national, 12 gardes forestiers et soldats tués
Le nord du Bénin est l’épicentre des violences attribuées aux djihadistes dans le pays.
Cinq gardes forestiers et sept soldats ont été tués par des hommes non identifiés dans le parc national du W, dans le nord du Bénin, épicentre des violences attribuées aux djihadistes dans le pays, a annoncé samedi une ONG de défense de l’environnement.
Lors de cette attaque qui a eu lieu dans la nuit du 24 au 25 juillet, «cinq rangers d’African Parks» et «sept agents des Forces armées béninoises» sont morts, a déclaré African Parks dans un communiqué. Contactée par l’AFP, l’armée béninoise n’a pas répondu dans l’immédiat. «African Parks a pris des dispositions pour identifier les corps de son personnel et informer les familles des rangers, auxquelles elle apportera son soutien en cette période tragique», a indiqué l’ONG African Parks.
Un parc géré par le Bénin, le Burkina Faso et le Niger
Cette dernière n’a pas donné dans l’immédiat de détails sur les circonstances de l’attaque. Le parc national du W, espace transfrontalier de 26’360 km2, est géré par le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais une insurrection djihadiste originaire du Sahel s’est étendue depuis quelques années à certaines parties de l’Afrique occidentale côtière, notamment au nord du Bénin.
Les attaques y ont augmenté ces dernières années et sont attribuées par les autorités à des combattants djihadistes du groupe État islamique (EI) et d’Al-Qaïda venus des pays voisins où ils prospèrent. D’autres parcs naturels béninois ont aussi été victimes d’attaques djihadistes dans le passé, c’est le cas du parc national de la Pendjari, qui s’étend sur quelque 5000 km le long de la frontière avec le Burkina Faso.
Début juin, sept soldats avaient été tués par des personnes non identifiées dans ce parc, également situé dans le nord du pays. Récemment, la frontière avec le Niger est devenue une source d’inquiétude pour le Bénin, notamment depuis le renversement du président nigérien Mohamed Bazoum par les militaires en juillet 2023.
Une aide de l’Union européenne
Les militaires au pouvoir au Niger, qui ont contraint les militaires français à quitter le pays, accusent le Bénin d’abriter des «bases militaires françaises» près de la frontière entre les deux pays dans le but d’«entraîner des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays».
Le Bénin et le chef d’état-major des armées françaises ont toujours démenti ces accusations. Les autorités béninoises, qui ne communiquent que très rarement sur ces attaques, faisaient état en avril 2023 d’une vingtaine d’incursions transfrontalières depuis 2021. Mais en janvier 2022, l’armée béninoise a renforcé sa présence dans le nord du pays avec près de 3000 soldats déployés pour sécuriser ses frontières dans le cadre d’une opération appelée «Mirador».
Les autorités béninoises ont aussi entamé il y a quelques mois le recrutement de 5000 soldats supplémentaires pour renforcer la sécurité dans le nord. Fin avril, l’Union européenne a annoncé débloquer 47 millions d’euros, notamment via l’achat de matériel et d’équipements, pour soutenir le Bénin dans sa lutte anti-terroriste. Le Ghana et le Togo, pays voisins au Bénin subissent également depuis quelques années des attaques djihadistes sur leur territoire.
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