Le Bénin développe son secteur touristique. À l’horizon 2030, le pays veut franchir la barre des deux millions de visiteurs étrangers et doubler ses revenus liés au tourisme. Pour cela, de nouveaux sites sont modernisés et agrandis comme celui de Ouidah, à une quarantaine de kilomètres de Cotonou, haut-lieu du tourisme religieux, culturel et historique. C’est le site de la célèbre Porte du Non-Retour, dédiée à la mémoire de l’esclavage.
C’est un chantier spectaculaire sur le littoral du Golfe de Guinée : la Marina de Ouidah, projet d’hôtel de 130 chambres, construit par le groupe chinois Yunnan Construction and Investment Holding. Sur le site, autour de la Porte du Non-Retour, seront également proposés des loisirs, des services, un bateau-musée, un parcours sur les lieux où embarquaient les esclaves africains du XVᵉ au XVIIIᵉ siècle.
« Ce qui se passe actuellement au Bénin, c’est énorme », explique Modeste, guide touristique qui travaille au Bénin, au Togo et au Ghana. « Les voies bitumées, la place Vodun ici à Ouidah, tout le monde en profite : ceux qui bâtissent les routes et nous, les guides touristiques et les agences de voyages. » Selon les chiffres officiels, 435 000 visiteurs ont été accueillis en janvier 2025 lors des Vodun Days, événement annuel qui célèbre l’art, la culture et la spiritualité de cette religion traditionnelle.
Budget doublé pour Ouidah
Les professionnels bénéficient de l’ambitieuse politique touristique engagée depuis 2016 au niveau national, mais aussi les collectivités locales, comme la municipalité de Ouidah. Le maire, Christian Houétchénou, affirme que depuis son élection en 2020, les ressources propres de la ville ont fortement augmenté :
« Le budget de la commune était de deux milliards de francs CFA (environ trois millions d’euros). Nous sommes passés à plus de quatre milliards de francs CFA, le double. La plupart de ces ressources sont reversées dans le programme de développement de la ville. Il y a une partie qui va pour soutenir les infrastructures culturelles. Nous mettons aussi l’accent sur la sécurité. »

Trouver des logements
Ainsi, Ouidah va mettre en place une police touristique pour épauler les forces de l’ordre classiques. Le maire veut multiplier par dix le nombre de lits d’hébergement, soutenir les hôteliers et les restaurateurs. Clemencia de Souza, gérante de La Cabane, le restaurant du nouveau centre culturel de la ville, explique que « la qualité des aliments, la propreté, étaient des priorités évidentes. Il fallait rénover les bâtiments, former les employés, les sensibiliser pour que les visiteurs ne trouvent rien à redire. »
Clemencia de Souza évoque néanmoins un problème : « Les gens n’aiment pas quitter Cotonou. Donc, pour avoir cette main d’œuvre, il faut les aider et notamment leur trouver un logement. Mais je sais que l’année prochaine, avec l’aide de la municipalité, nous allons améliorer cette organisation. »
L’année 2026 est d’ailleurs la date espérée pour l’ouverture du Musée international de l’histoire de l’esclavage, dans le fort portugais de Ouidah où doivent transiter des biens culturels rendus par la France.
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