Bilan de 225 morts: Discothèque de Saint-Domingue: du «jamais vu», même pendant le séisme à Haïti

«Je n’ai jamais vu quelque chose de semblable, même pendant le tremblement de terre d’Haïti» en 2010, raconte Fabio Miniato, un pompier intervenu après l’effondrement du toit d’une discothèque à Saint-Domingue qui a fait 225 morts.

Le gouvernement dominicain a annoncé la création d’une commission d’experts nationaux et étrangers pour enquêter sur les causes de ce qui est considéré comme la plus grande tragédie du XXIe siècle dans ce pays caribéen (archives).

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M. Miniato, un Italien de 60 ans qui réside en République dominicaine depuis 28 ans, est arrivé sur les lieux 15 à 18 minutes après l’accident survenu mardi, dit-il.

«C’était dantesque. A Haïti, les victimes étaient éparpillées dans la ville. Ici, toutes étaient concentrées au même endroit. L’effet était très fort (…) même après des années» d’expérience, souligne ce commandant du groupe «Huron» des pompiers, unité spécialisée dans la recherche et le sauvetage dans des structures effondrées.

«La priorité, ce sont les personnes vivantes et (…)  le plus en danger», explique-t-il, précisant avoir aussitôt demandé l’assistance d’une grue.

«Il fallait sortir les couches (de béton) pour arriver aux gens», se souvient-il.

Selon le bilan officiel, 225 personnes sont mortes, dont 221 sur place. 189 ont été sorties des décombres en vie. Le toit s’est écroulé à 00h44 (04h44 GMT) le 8 avril alors que le célèbre chanteur de merengue Rubby Perez, qui fait partie des victimes, était sur scène.

Un homme dont la jambe était coincée «me criait de lui couper un pied et de le sortir (…) Nous avons réussi à le dégager, il est parti avec son pied, donc heureux d’être sorti entier», raconte M. Miniato.

Commission d’enquête

Au même endroit, deux femmes et un homme lui demandaient de l’aide en criant, mais n’étaient pas en danger.

«Il faut le vivre, c’est difficile à expliquer», dit-il. «Il faut toujours faire très attention car en déplaçant un débris, on peut créer quelque chose de grave pour la personne en dessous».

Après des heures de travail, un fait l’a particulièrement marqué: «Vers 06h00-07h00 du matin, de nombreux téléphones portables ont commencé à sonner sous les débris. Des personnes cherchant leurs proches…»

Il se souvient aussi d’avoir vu la «jambe» inerte d’une jeune femme dépassant des décombres et d’avoir pensé: «Il y a sûrement quelqu’un qui l’attend à la maison».

Le gouvernement dominicain a annoncé la création d’une commission d’experts nationaux et étrangers pour enquêter sur les causes de ce qui est considéré comme la plus grande tragédie du XXIe siècle dans ce pays caribéen.

M. Miniato a passé une soixantaine d’heures sur le site avant de rentrer chez lui et de revivre le film des événements. «Mais toujours, quand on est à la maison, on se dit: +Peut-être que si j’avais fait les choses de cette manière, j’aurais sorti telle personne une demi-heure plus tôt+»… Et cela même s’«il n’y a rien de plus gratifiant que de sauver une vie ».

Pensant au bilan et aux victimes, il ajoute: «Par chance, nous (les sauveteurs) n’avons pas à informer les familles. Je dis +par chance+ parce que cela doit être très difficile d’annoncer cette nouvelle à une famille».

© Agence France-Presse


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