Blaine Higgs s’en prend à une chroniqueuse en affirmant faussement qu’elle a été présidente du Parti libéral 

Un courriel du Parti progressiste-conservateur signé par Blaine Higgs critique une chronique de la commentatrice Rosella Melanson en affirmant faussement qu’elle a été présidente du Parti libéral. Celle-ci affirme qu’on lui attribue à tort des motifs partisans, et demande des excuses.

Le tout a commencé par une chronique de Rosella Melanson publiée dans le Telegraph-Journal le 10 juin.

Le titre se traduit par «Avec si peu de choses à célébrer au N.-B., devrait-on suspendre la fête du Nouveau-Brunswick?»

Elle y souligne plusieurs problèmes auxquels font face les gens du N.-B., comme la crise du logement, les changements climatiques et le piètre état du système de santé, et critique le bilan du gouvernement Higgs qui, selon elle, n’a pas fait les efforts nécessaires pour régler ces problèmes.

Le premier ministre Blaine Higgs n’a pas aimé cette chronique.

«Le Nouveau-Brunswick mérite toujours d’être célébré, Rosella», a-t-il écrit sur X, anciennement Twitter, le lendemain. Il a énuméré des accomplissements de son gouvernement, comme l’équilibre budgétaire, et a souligné d’autres faits comme la croissance démographique de la province.

Mais il en a rajouté une couche dans un courriel de campagne envoyé aux partisans du Parti progressiste-conservateur ce mercredi pour solliciter des dons.

Sans la nommer explicitement, il y fait référence à cette chronique de Rosella Melanson.

«Peu de choses me surprennent de la part de nos adversaires ces jours-ci, mais je dois vous admettre que j’ai été choqué récemment de lire un article d’opinion de la part d’un ancien président [sic] du Parti libéral suggérant qu’on devrait annuler la Fête du Nouveau-Brunswick parce que nous n’avons rien à célébrer!»

«Sachez qu’en cette Fête du Nouveau-Brunswick, pendant que les libéraux démolissent notre province avec leur attitude négative, je vais célébrer comme je le fais toujours… En vous célébrant», a-t-il ajouté.

Or, Rosella Melanson n’a jamais été présidente du Parti libéral.

«Je n’ai jamais même été membre d’un parti», a-t-elle affirmé, stupéfaite, lorsqu’on lui a posé la question. Le Parti libéral a aussi nié cette affirmation du premier ministre.

Rosella Melanson affirme en entrevue qu’elle a envoyé une lettre à Blaine Higgs pour lui demander des excuses pour cette affirmation, qu’elle juge diffamatoire.

«Ce geste porte atteinte à la vérité, et à moi comme commentatrice indépendante. Il essaie de m’entacher, de dire que je travaille pour les libéraux. […] Il essaie de dire que les libéraux veulent annuler la fête du Nouveau-Brunswick, comme si c’était eux qui avaient écrit cela. […] Je ne veux pas me faire utiliser comme cela», dit-elle.

Elle indique que sa chronique ne représentait pas une requête sérieuse pour suspendre la fête du N.-B., et qu’il s’agissait d’un angle pour aborder le sujet.

«Pour l’amour, gardons toutes les fêtes qu’on a. J’aurais dû mettre un peu plus d’ironie ou quelque chose», dit-elle.

Elle s’explique mal l’erreur du premier ministre.

«Peut-être qu’il pensait que j’étais Roger Melanson en robe», dit Rosella Melanson à la blague.

Roger Melanson, un ancien député, a été chef par intérim du Parti libéral.

Doug Williams, directeur exécutif du Parti progressiste-conservateur, a affirmé jeudi après-midi qu’il s’agissait d’une erreur, sans préciser comment elle a été commise.

«Dans un courriel envoyé hier, nous avons mentionné par erreur que Mme Melanson était l’ancienne présidente du Parti libéral. C’était une erreur et nous nous en excusons. Nous informerons la même liste de diffusion qui a reçu ce message de cette erreur.»

Le parti n’a pas précisé qui a écrit cette lettre attribuée au premier ministre, ni s’il allait présenter ses excuses directement à la chroniqueuse.

Rosella Melanson a été directrice générale du Conseil consultatif sur la condition de la femme, un organisme aboli par le gouvernement Alward en 2011. Elle a ensuite été fonctionnaire et a pris sa retraite en 2013.