«Blanche-Neige» est devenue badass, mais a perdu les 7 nains

Comme Le Roi Lion il y a peu, Blanche-Neige a aussi droit à son remake par Disney. Dans une version où «les sept personnes de petite taille» sont des sortes de gnomes-lutins-pas-humains (car en 2025, on ne froisse personne), et où la princesse rêve d’abord de botter des fesses avant de se trouver un prince. On vous raconte ce qu’on a pensé de cette adaptation en live-action.

Margaux Habert

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Ah, Blanche-Neige, ce bon vieux conte revisité pour la 325e fois. Bon, j’exagère, mais à peine. Après Le Roi Lion en effets spéciaux numériques étranges et La Petite Sirène sous-marine mais plate, fallait-il VRAIMENT une version live-action de Blanche-Neige? Pas sûr.

Pourtant, contre toute attente, le film est plutôt sympa. Pas révolutionnaire, pas indispensable, mais au moins, il tient debout. Et franchement, on ne pouvait pas en dire autant de toutes les dernières réadaptations maison (coucou Mulan).

Une Blanche-Neige qui a du répondant (ENFIN!)

Premier bon point: Rachel Zegler, actrice d’origine colombienne et polonaise. Si son casting avait fait grincer quelques dents chez les cons(ervateurs) du web et autres fachos bercés trop près du mur («QUOI? Une Blanche-Neige latina? SACRILEGE!»), force est de constater que l’actrice s’en sort très bien.

Oubliez la princesse qui ne fait que parler aux oiseaux et rêver du prince charmant en chantant devant son puits: ici, Blanche-Neige a du mordant. Elle veut régner, et pas juste attendre qu’un type random vienne lui claquer une bise pendant son sommeil. Elle est forte, combative, badass et franchement, ça fait du bien. Cette relecture féministe du personnage offre une profondeur appréciable; ça change des héroïnes fades et culcul auxquelles Disney nous avait habitués… même si le côté girl power est parfois un peu surfait. Il faut dire que l’une des scénaristes n’est autre que Greta Gerwig, à qui l’on doit l’affreux film Barbie.

Et puis il y a Gal Gadot, connue pour son rôle de Wonder Woman, qui incarne ici la Méchante Reine. Alors certes, elle est belle à se damner, ce qui est bien vu pour jouer une reine obsédée par son miroir, me direz-vous, mais… elle en fait trop. On est parfois plus proche du soap opéra espagnol que du Disney. Des regards appuyés, des ricanements malfaisants, des gestes dramatiques… Trop. Dommage, car avec un brin de subtilité en plus, elle aurait pu être une antagoniste magistrale. Là, la Méchante Reine est davantage ridicule qu’effrayante.

Citons encore le bandit Jonathan, parce que surprise: ici, pas de prince charmant à l’horizon. Disney a troqué le traditionnel sauveur sur son cheval blanc contre un brigand au grand cœur, interprété par Andrew Burnap. L’acteur fait le job, ni plus ni moins: il est convaincant dans son rôle de compagnon d’aventure, sans pour autant voler la vedette à Rachel Zegler. Il faut dire que son personnage est moins iconique que Blanche-Neige ou la Reine, mais il apporte une touche plus terre-à-terre et une dynamique intéressante avec l’héroïne. Une prise de risque mesurée, mais qui fonctionne plutôt bien.

Où sont passés les sept nains?

Bon, parlons du vrai sujet qui fâche: les sept nains. Enfin, «nains»… Disney a décidé que ces sept compagnons ne seraient pas de «petites personnes» mais des créatures magiques vaguement humanoïdes. Résultat? On se retrouve avec des espèces de lutins ou de gnomes qui semblent tout droit sortis d’un jeu vidéo d’il y a quinze ans. Le rendu est… discutable.

Honnêtement, certains passages frôlent la catastrophe visuelle. Les effets spéciaux sont inégaux, The Guardian qualifiant même ces petites créatures de «carburant pour cauchemar», et surtout, cette décision artistique a de quoi laisser perplexe. Si Disney voulait éviter la polémique, c’est raté. D’ailleurs, pour «prouver» que la diversité est respectée, on retrouve quand même un acteur atteint de nanisme dans la bande de bandits qui vit dans la forêt…

Bref, cette gestion du sujet manque de naturel et sent la précaution exagérée à plein nez. Un comble pour une boîte qui, à l’époque, n’avait aucun problème à faire chanter des corbeaux racistes dans Dumbo.

Cela dit, tout n’est pas à jeter. Si quasi tous les nains toutes les créatures ressemblant à des lutins sont un peu caricaturaux, avec des personnalités peu subtiles, Simplet (ou Dopey, en VO) sauve l’ensemble. Il est drôle, attachant, et rappelle un peu Dobby, l’elfe de maison dans Harry Potter (tout comme certaines musiques dans le film #lesvraissavent).

Côté musique, justement, pas grand-chose à dire. Les chansons sont agréables, bien intégrées, mais aucune ne risque de devenir un classique. C’est propre, efficace, mais sans génie. On aurait aimé un ou deux morceaux marquants, histoire de ne pas ressortir de la salle en se disant «Bon, c’était sympa, mais je ne me souviens d’aucune mélodie» (à part le fameux «hé ho, hé ho, on rentre du boulot» qui reste dans le crâne comme un ver d’oreille).

Disney, tu veux bien arrêter les remakes?

Au final, ce Blanche-Neige version 2025 n’est pas un naufrage. Il est même plutôt divertissant. Zegler est convaincante, l’histoire est modernisée sans être (trop) massacrée, et quelques moments fonctionnent bien. Mais à force de vouloir trop bien faire (ne vexer personne, moderniser sans trop oser, faire plaisir à tout le monde), Disney accouche d’un film qui manque un peu d’âme.

On donnera un petit 6,5/10. Sympa, mais pas nécessaire. Et surtout, Disney, si tu nous lis: on t’adore, mais on t’en supplie… arrête les remakes. On a déjà un peu les gencives qui saignent en attendant celui de Lilo et Stitch dans quelques mois. Stop maintenant. Vraiment. Merci.

Blanche-Neige, dans les salles romandes dès le 19 mars 2025.

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