3 civils tués dans des bombardements à Omdourman, dont 2 enfants. L’armée avance à Khartoum, mais la guerre continue. Quel avenir pour le Soudan ? Cliquez pour savoir !
Imaginez-vous réveillé par le fracas assourdissant d’obus s’abattant sur votre quartier, une scène devenue tragiquement banale pour les habitants d’Omdourman, ville jumelle de Khartoum au Soudan. Dimanche dernier, trois civils, dont deux enfants, ont perdu la vie dans une série de bombardements orchestrés par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Cette violence, décrite comme l’une des plus intenses de ces derniers mois, intervient alors que l’armée soudanaise célèbre des avancées majeures dans la capitale. Mais derrière ces victoires, une question persiste : jusqu’où ira cette guerre qui déchire le pays depuis près de deux ans ?
Une Guerre Sans Fin au Cœur du Soudan
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit brutal opposant l’armée régulière aux paramilitaires des FSR. Ce qui a débuté comme une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés s’est transformé en une catastrophe humanitaire d’ampleur mondiale. Des dizaines de milliers de morts, plus de 12 millions de personnes déracinées, et une famine qui menace des millions de vies : voilà le triste bilan d’une guerre qui semble ne jamais vouloir s’arrêter.
D’après une source médicale interrogée récemment, les frappes de dimanche à Omdourman ont coûté la vie à une femme et deux enfants, tandis que huit autres personnes ont été blessées. Ces bombardements ne sont pas isolés : ils s’inscrivent dans une stratégie récurrente des FSR, qui ciblent régulièrement des zones civiles depuis leurs positions à l’ouest de la ville.
Omdourman sous le Feu : Un Dimanche Meurtrier
Ce dimanche, les habitants d’Omdourman ont vécu un cauchemar éveillé. « Une salve de sept obus a déchiré le silence matinal », raconte un résident sous couvert d’anonymat, craignant des représailles. Ces explosions ont visé des quartiers résidentiels, faisant trembler les murs et semant la panique parmi la population déjà épuisée par des mois de combats.
« Deux enfants et une femme ont été tués, huit autres blessés. »
– Une source médicale d’un hôpital local encore opérationnel
Les images mentales de ces scènes sont glaçantes : des familles fuyant leurs maisons, des cris résonnant dans les rues dévastées, et un hôpital, l’un des rares encore debout, débordé par l’afflux de victimes. Ce drame n’est qu’un épisode parmi tant d’autres dans une ville qui subit régulièrement les assauts des FSR.
L’Armée Reprend du Terrain : Une Victoire Symbolique ?
Pendant ce temps, de l’autre côté du Nil, l’armée soudanaise marque des points. Après un an et demi de revers, elle a lancé une contre-offensive impressionnante depuis la fin de l’année dernière. Vendredi, elle a repris le palais présidentiel à Khartoum, un lieu stratégique occupé jusque-là par les troupes d’élite des FSR. Cette reconquête, suivie par la prise de plusieurs institutions clés comme la banque centrale et le Musée national, représente une victoire symbolique majeure.
Le lendemain, les forces armées ont franchi le pont de Tuti pour libérer l’île du même nom, sous contrôle paramilitaire depuis le début du conflit. Ces avancées redessinent la carte du pouvoir dans la capitale, repoussant les FSR vers les périphéries sud et ouest de Khartoum.
- Quartier gouvernemental : Majoritairement repris par l’armée.
- Palais présidentiel : Symbole de la reconquête militaire.
- Aéroport de Khartoum : Toujours aux mains des FSR.
Mais cette progression, bien que significative, ne garantit pas la paix. Les paramilitaires, bien qu’affaiblis dans la capitale, restent solidement implantés dans d’autres régions, notamment au Darfour.
FSR : Une Résistance Acharnée
Les Forces de soutien rapide ne se laissent pas abattre si facilement. Une source proche des paramilitaires a admis un retrait de plusieurs positions à Khartoum, mais a insisté sur le fait qu’une « bataille acharnée » se poursuit près de l’aéroport. Cet entêtement montre leur détermination à conserver des bastions stratégiques, même face à une armée galvanisée par ses récents succès.
À Omdourman, leur présence à l’ouest reste une menace constante. En février, une attaque similaire contre un marché avait fait plus de 50 victimes, un rappel brutal de leur capacité à semer la terreur parmi les civils.
Un Pays Divisé : Qui Contrôle Quoi ?
Le Soudan est aujourd’hui un pays fracturé. L’armée domine l’est et le nord, tandis que les FSR règnent sur le Darfour à l’ouest et une partie du sud. Khartoum, au centre de cette lutte, incarne cette division : une capitale disputée où chaque avancée d’un camp est contrebalancée par la résilience de l’autre.
Région | Contrôle |
Est et Nord | Armée soudanaise |
Darfour et Sud | Forces de soutien rapide |
Khartoum | Disputée |
Cette fragmentation territoriale complique toute tentative de résolution du conflit. Même si l’armée consolide son emprise sur la capitale, les FSR conservent des zones clés, rendant improbable une victoire totale dans un avenir proche.
Une Crise Humanitaire Sans Précédent
Au-delà des combats, c’est la population qui paie le prix fort. Plus de 12 millions de Soudanais ont fui leurs foyers, un chiffre qui donne le vertige. La faim, aggravée par la destruction des infrastructures et les déplacements massifs, menace des millions de vies. Selon des experts, il s’agit de l’une des pires crises humanitaires actuelles.
Les bombardements comme celui d’Omdourman ne font qu’aggraver la situation. Les civils, pris entre deux feux, n’ont souvent nulle part où aller. Les hôpitaux, déjà rares, sont submergés, et les aides internationales peinent à atteindre les zones les plus touchées.
Et Après ? Les Enjeux d’un Conflit Enraciné
Les récentes victoires de l’armée sont indéniablement un tournant, mais elles ne mettent pas fin à la guerre. Des analystes soulignent que ces gains, bien que stratégiques, ne résolvent pas les causes profondes du conflit : une lutte de pouvoir entre deux factions militaires, chacune soutenue par des alliances complexes.
Pour les habitants d’Omdourman et de Khartoum, l’espoir d’une paix durable reste mince. Chaque obus qui tombe, chaque quartier repris, rappelle que la guerre est loin d’être terminée. Le Soudan, riche en histoire et en ressources, reste suspendu à un fil, entre chaos et reconstruction incertaine.
Le saviez-vous ? Le conflit a déjà duré plus longtemps que bien des guerres modernes, et pourtant, le monde semble détourner le regard.
Alors que les bombes continuent de pleuvoir et que les drapeaux changent de mains, une seule certitude demeure : le peuple soudanais, coincé dans cette spirale de violence, mérite mieux. Mais quand viendra ce « mieux » ? La réponse, pour l’instant, reste noyée dans la fumée des combats.
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