Borne assure qu’il n’y a « pas eu de débat sur la ligne » lors de la réunion à Matignon

La ministre de l’Éducation nationale cherche à resserrer les rangs deux jours après une réunion « houleuse » à Matignon sur fond de cacophonie gouvernementale. Elle répond néanmoins à Gérald Darmanin qui avait déploré sa « naïveté » et celle de la ministre des Sports Marie Barsacq. Preuve que la tension n’est pas totalement retombée.

Élisabeth Borne tente d’arrondir les angles. La ministre de l’Éducation nationale assure ce jeudi 20 mars qu' »il n’y a pas eu de débats sur la ligne » deux jours plus tôt lors d’une réunion de recadrage à Matignon, convoquée par François Bayrou après des dissonances de plusieurs membres du gouvernement sur le port du voile islamique dans le sport.

« Tous les ministres étaient favorables à l’interdiction des signes religieux dans les compétitions sportives », avance l’ex-Première ministre au micro d’Europe 1/CNews avant de poursuivre: « Si François Bayrou a convoqué cette réunion, c’était pour rappeler la nécessité, l’exigence de solidarité gouvernementale, et donc que l’on ne s’en prend pas à ses collègues par médias interposés. »

Cacophonie dans le gouvernement

Le gouvernement s’est embourbé dans une polémique depuis une semaine. Point de départ: des propos de la ministre des Sports Marie Barsacq. Elle avait mis en garde mercredi 12 mars contre « les confusions » et les « amalgames » entre le port du voile et la radicalisation dans le sport, se démarquant en creux d’un texte voté au Sénat.

Celui-ci consiste à interdire le port de signes religieux, notamment le voile, dans l’ensemble des compétitions sportives, y compris au niveau amateur.

« La laïcité ne se résume pas au fait de porter ou non le voile », « le port du voile ce n’est pas de l’entrisme » et « l’entrisme ne se résume pas au port du voile », « ces sujets sont compliqués », avait énuméré Marie Barsacq. Quant à Élisabeth Borne, cette dernière a estimé ce lundi sur France Info qu’il était de « la responsabilité des fédérations de définir leur règlement intérieur », ajoutant:

« Le Conseil d’État nous a confirmé que quand les fédérations mettent en place des règlements intérieurs qui disent la tenue, c’est la tenue, ça suffit et ça protège. »

Les deux ministres étaient convoqués à Matignon, de même que Bruno Retailleau (Intérieur), Gérald Darmanin (Justice) et Aurore Bergé (Égalité). Le trio prône une ligne plus dure en la matière et est favorable au texte voté au Sénat. Le premier est également favorable à une interdiction du voile aux accompagnants scolaires.

Avant la réunion autour de François Bayrou, Gérald Darmanin avait exprimé publiquement son désaccord dans un article du Parisien, allant jusqu’à mettre la question de sa « participation » au gouvernement dans la balance. Quelques jours plus tôt, Bruno Retailleau avait fait de même mais sur le dossier algérien, toujours dans Le Parisien.

« Je n’ai aucune leçon à recevoir »

Si Élisabeth Borne cherche à resserrer les rangs sur Europe 1, la ministre se veut néanmoins ferme: « Je voudrais dire très clairement que sur ces questions, je n’ai aucune leçon à recevoir de personne. » Manière de répondre à ce même Gérald Darmanin. Concernant cette dernière et Marie Barsacq, il avait déploré une certaine « naïveté ».

Élisabeth Borne réplique encore: « Je pense que les ministres qui étaient dans à mon gouvernement à l’époque, doivent savoir que sur ces sujets je n’ai aucune naïveté et que je pense qu’il faut être effectivement extrêmement vigilant sur ces questions d’entrisme. »

Preuve que la tension n’est pas totalement retombée, alors que la réunion de mardi a été « houleuse », selon nos informations et pourrait laisser des traces. À son issue, le Premier ministre a donné raison sur le fond à Gérald Darmanin, Bruno Retailleau et Aurore Bergé, disant soutenir le texte LR voté au Sénat.

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