Brice Oligui Nguema : victoire du « bon putschiste » à la présidentielle gabonaise

En Afrique, il y a les bons et les mauvais putschistes. Brice Oligui Nguema, le nouveau président gabonais, est à classer dans la première catégorie. L’ancien aide de camp du président Omar Bongo, puis chef de la garde présidentielle de son fils, Ali, a pris le pouvoir en août 2023 en renversant ce dernier alors que l’opposition appelait au recomptage des résultats d’une présidentielle qu’elle estimait avoir gagné.

Malgré les condamnations d’usage de tout coup d’Etat, la France a rapidement adoubé le général putschiste, entérinant avec soulagement la fin d’une dynastie Bongo perçue comme une des dernières reliques de la Françafrique. Le nouvel homme fort a rapidement donné des gages en organisant un scrutin pour endosser les habitats du président-civil tout en se taillant une nouvelle constitution « sur mesure ».


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Ses communicants ont vendu une élection du renouveau où, pour la première fois au cours des 56 dernières années, le nom « Bongo » ne figurait pas sur les bulletins de vote. Pour le reste, rien n’a vraiment changé. Brice Oligui Nguema a mené campagne comme son prédécesseur, à grands renforts de meetings-concerts où il a esquissé des pas de danse, en s’appuyant sur les moyens de l’Etat, les anciens dignitaires du PDG (parti des Bongo) et une politique clientéliste et régionaliste.

La France devrait s’empresser de le féliciter. Il est aujourd’hui auréolé d’une « légitimité » démocratique après avoir réalisé un putsch « salutaire » et poursuit la coopération avec l’ex puissance coloniale. Ce qui n’est pas le cas du général nigérien, Abdourahamane Tiani, tombeur du président Mohamed Bazoum, en juillet 2023, que Paris a cherché – en vain – à remettre au pouvoir.

Ancien commandant de la garde présidentielle au moment de son coup d’Etat, le général Tiani a rapidement viré l’armée française, s’est tourné vers la Russie et a relégué la tenue d’élections aux calendes grecques. Ce qui en fait un très « mauvais putschiste ».

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