Les autorités burkinabè annoncent des enquêtes sur la prolifération de « fausses informations » et de discours haineux contre une communauté ethnique, sur les réseaux sociaux.
Le procureur du Faso a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête judiciaire visant à identifier et interpeller les auteurs de publications incitant à la violence contre une communauté ethnique spécifique. Face à cette situation préoccupante, les autorités lancent un appel à témoins.
« Il m’a été donné de constater que des individus, à travers leurs profils ou pages Facebook, s’adonnent à des publications, des commentaires de soutien et des partages massifs sur les réseaux sociaux, de messages d’appel à l’extermination de personnes appartenant à un groupe ethnique au motif que ces personnes seraient les terroristes qui endeuillent nos populations », a déclaré le Procureur dans son communiqué.
L’appel à témoins invite explicitement toute personne ayant connaissance de l’existence d’une page ou d’un profil Facebook ou WhatsApp diffusant ou partageant de tels discours à les signaler aux services d’enquête.
Le procureur a tenu à rappeler que ces discours haineux sont formellement sanctionnés par la législation en vigueur. « L’article 322-4 prévoit une peine d’emprisonnement de six (06) mois à trois (03) ans et une amende de trois cent mille (300 000) francs CFA à trois millions (3 millions) de francs CFA contre tout discours ou écrit public qui prétend justifier une discrimination », a-t-il précisé.
Dans un communiqué distinct, le gouvernement burkinabè, par la voix de son porte-parole Gilbert Ouedraogo, a dénoncé la persistance « d’individus malintentionnés qui s’activent actuellement au montage de vidéos mensongères tendant à accréditer la thèse surannée de massacres ethniques au Burkina Faso ».
Le porte-parole a contextualisé ces publications comme s’inscrivant « dans le cadre d’une vaste campagne politico-médiatique de diabolisation et de dénigrement de notre pays », ajoutant qu’elles constituent, « à côté des tueries, des viols et des pillages dont sont victimes les paisibles populations, l’autre face hideuse du terrorisme commandité, soutenu et exécuté contre notre peuple qui se bat dignement pour sa liberté et sa souveraineté ».
Selon le gouvernement, ces discours visent à « déclencher des affrontements intercommunautaires en dressant des Burkinabè contre d’autres Burkinabè ». Les autorités affirment que ces actions sont menées par des terroristes « laminés sur le terrain militaire » qui « cherchent désespérément un second souffle dans la guerre de communication ».
Déclaration du Capitaine Ibrahim Traoré
Le jeudi précédent, à Ziniaré, le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, a alerté sur ce qu’il considère comme des manœuvres impérialistes cherchant à créer « soit une rébellion ou une guerre civile au Burkina Faso ».
« Aujourd’hui au Burkina Faso, ils ont une certitude, le terrorisme, c’est presque fini. Qu’est-ce qu’il faut faire? », s’est interrogé le Président avant de répondre : « soit créer une rébellion ou créer une guerre civile. Ils sont dans la manœuvre pour ça. On les attend. »
Face à cette situation, le gouvernement appelle la population à une « vigilance plus accrue » et affirme que « notre vaillant peuple a toujours su faire preuve de discernement et ne cèdera pas à la manipulation de ces apprentis-sorciers et de leurs maîtres à penser ».
HO/ac/Sf/APA
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