Burkina Faso Groupe de travail Santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS) Termes de référence – Février 2020 – Burkina Faso

Contexte et justification

L’insécurité au Burkina Faso a été en constante augmentation depuis 2015, mais depuis le début de 2019, la crise est entrée dans une nouvelle phase, avec une augmentation des attaques par des groupes armés (+800 incidents de sécurité enregistrés en 2019). Les communautés font face à des situations de violence engendrant un climat de psychose, de peur et de méfiance et un bouleversement de leur quotidien, les attaques régulières ciblant en particulier les forces de l’ordre, mais aussi les écoles, certains centres de santé, ainsi que des leaders. Dans un tel contexte, les mécanismes de résilience des populations sont mis à mal et l’impact humanitaire de cette situation est particulièrement préoccupant pour les communautés affectées par le conflit. Cette violence a à son tour contribué à alimenter des tensions intercommunautaires. La détérioration rapide de la situation a engendré une urgence humanitaire sans précédent avec des déplacements massifs de population (613,000 personnes déplacées internes en janvier 2020, Source : CONASUR) et une perturbation de l’accès aux services sociaux de base (notamment l’éducation et la santé). La crise actuelle touche principalement les cinq régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord, du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est et les besoins humanitaires des personnes déplacées et affectées demeurent encore insuffisamment couverts bien que les organisations humanitaires présentes au Burkina Faso cherchent à renforcer leur assistance pour appuyer le Gouvernement burkinabé tout en consolidant le système de coordination humanitaire. Un besoin de coordination a notamment été relevé par de nombreux partenaires pour promouvoir le renforcement de l’offre de soins en santé mentale et la promotion du bien-être psychosocial et ce, pour plusieurs raisons parmi lesquelles :

– les répercussions de la crise sur le plan mental engendrent d’importants besoins des populations affectées en termes de santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS),

– le secteur de la SMSPS apparait comme l’un des maillons faibles du système national (santé et action sociale),

– la diversité des acteurs et des interventions.

Une synergie des différentes interventions permettrait donc de renforcer les résultats de chacune et de couvrir au mieux les besoins des populations affectées, de manière plus stratégique. C’est ainsi qu’au vu de cette nécessité et conformément aux directives du Comité permanent inter-organisations (IASC), il apparait nécessaire de mettre en place un groupe de travail sur la santé mentale et le soutien psychosocial (SMSPS), qui constituera un cadre de coordination et aidera à apporter aux populations la meilleure assistance en SMSPS.