Le ministre Nacanabo (Ph)
Le Gouvernement burkinabè a décidé de la nationalisation de la Banque commerciale du Burkina dans le but de lui assurer une meilleure gouvernance, selon le compte rendu du conseil des ministres de ce mercredi.
Par convention signée le 06 février 1984, les Etats libyen et burkinabè (ex-voltaïque) actaient la création de la Banque arabe libyenne pour le commerce et le développement (BALIB) devenue plus tard Banque commerciale du Burkina, avec un capital social réparti à parts égales entre les deux actionnaires.
« Après 36 années de fonctionnement, la Banque commerciale du Burkina est toujours confrontée à des difficultés majeures qui ne lui permettent pas
d’atteindre convenablement ses objectifs », a déploré le gouvernement burkinabè.
« Au fil des années, il a été constaté une insuffisance de l’accompagnement de la Banque par la partie libyenne. Se contentant d’apporter sa part de capital social, la Libye a été absente dans le financement de la Banque. Cette absence s’est souvent muée en une opposition, voire un conflit entre actionnaires sur divers sujets tels que le choix du Directeur général et les réformes structurelles qui sont toujours bloqués par la Libye quand bien même cela s’avérait indispensable », poursuit le gouvernement.
Et de préciser que « toutes les initiatives engagées par la partie burkinabè (augmentation de capital, soutien en matière de mobilisation des ressources, ouverture du capital, mise à disposition de ressources sous forme de comptes courant actionnaires) ont été rejetées par la partie libyenne »
Face aux difficultés rencontrées, le Burkina Faso a décidé par note verbale en date du 12 décembre 2023, de la dénonciation de la Convention portant création de la Banque arabe-libyenne voltaïque pour le commerce et le développement signée le 06 février 1984 entre la Haute Volta et la Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste ainsi que ses modificatifs.
« Cette dénonciation rend donc caduc l’ensemble des dispositions contenues dans ladite convention tout en demandant une relecture des statuts de la Banque pour les conformer aux exigences de la règlementation bancaire dans l’espace de l’Union monétaire Ouest africaine (UMOA) », selon le gouvernement.
Selon le ministre en charge de l’économie, Aboubakar Nacanabo , des difficultés ont émaillé le fonctionnement de la banque, à cause du partenaire libyen qui n’a pas apporté le soutien attendu pour la bonne marche de la banque. A l’issue d’échanges infructueux avec le partenaire libyen, l’Etat burkinabè a décidé de nationaliser la banque, a dit le ministre Nacanabo.
« Nous voulons rassurer tous les travailleurs de la Banque que le fait de sortir le partenaire libyen ne va pas toucher à la manière dont les ressources sont gérées au sein de la Banque (…) Nous pouvons également rassurer les clients que les efforts qu’on va faire devront permettre de renforcer davantage la Banque et faire en sorte qu’elle puisse jouer pleinement son rôle dans notre économie », a soutenu le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective.
Par ailleurs a dit le ministre en charge de l’économie Aboubakar Nacanabo , en fin d’année 2023, malgré les chocs exogènes et endogènes, le Burkina Faso a réalisé un taux de croissance de 3,6% contre 1,8% en 2022.
Le taux d’inflation a connu une nette baisse, passant de 14,1% en 2022 à 0,7% en fin de 2023. Pour 2024, notre pays table sur un taux de croissance de 5,5%, a soutenu le ministre Nacanabo.
Boa, Ouagadougou
Par Koaci
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