Burkina Faso : Trois journalistes transformés en soldats malgré eux

Trois journalistes transformés en soldats malgré eux


La situation des journalistes au Burkina Faso prend une tournure alarmante. Après leur arrestation sans mandat ni explication officielle, Guézouma Sanogo, Boukari Ouoba et Luc Pagbelguem ont réapparu dans une vidéo en tenue militaire, confirmant ainsi qu’ils ont été réquisitionnés pour combattre au front. Une pratique qui soulève de vives réactions au sein des organisations de défense des droits de l’homme et de la presse. 

Dans cette vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on aperçoit les trois journalistes dans ce qui semble être un centre d’entraînement militaire. Guézouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina Faso, Boukari Ouoba, son vice-président, et Luc Pagbelguem, reporter à la chaîne privée BF1, apparaissent en uniforme, une image qui tranche radicalement avec leur activité professionnelle habituelle. 

A lire aussi : Burkina Faso : Une attaque meurtrière sur le camp militaire de Diapaga fait une cinquantaine de morts

Lors de leur prise de parole, Luc Pagbelguem décrit une « autre réalité » sur le terrain et questionne l’origine de l’armement des groupes terroristes. Boukari Ouoba, quant à lui, concède que leur arrivée a été faite dans des « circonstances particulières », tout en affirmant que cette expérience leur permet de « mieux rendre compte » de la situation sécuritaire du pays. 

Pour plusieurs observateurs, ces déclarations laissent planer le doute sur une mise en scène orchestrée par les autorités burkinabè. Les ONG de défense de la liberté de la presse et des droits humains condamnent cette réquisition forcée, y voyant une tentative d’intimidation et de musellement de la presse indépendante. 

Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’Ivoire et première meilleure vente

Le Burkina Faso, confronté à une situation sécuritaire délicate, a renforcé son contrôle sur l’information ces derniers mois. Cette affaire marque une escalade sans précédent dans les tensions entre le pouvoir et les médias, faisant craindre une détérioration accrue de la liberté d’expression dans le pays. La communauté internationale reste en alerte face à cette situation qui interpelle sur les dérives autoritaires du régime en place. 

Prince Beganssou

Burkina Faso : “La répression contre les journalistes s’intensifie dans un contexte d’exactions militaires” (Human Rights Watch)

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.