Burkina/Immobilier : Les « Gilets verts » sensibilisent sur la nouvelle loi portant promotion immobilière

L’association « Les Gilets verts » a animé une conférence de presse ce samedi 27 juillet 2024 à Ouagadougou. Objectif, éclairer et sensibiliser les Burkinabè sur les nouvelles mesures prises dans le cadre de la loi 008-2023/ALT du 20 juin 2023 portant promotion immobilière au Burkina Faso, et les décrets d’application de la loi.

De prime abord, les conférenciers du jour, avec à leur tête le président des Gilets verts, Frédéric Pengdwindé Yaméogo, ont indiqué que leur mouvement associatif se veut un intermédiaire entre le gouvernement et les populations sur la question immobilière. De leur point de vue, des interrogations subsistent au sein des populations sur le contenu de la loi, le décret et les réalités sur le terrain. D’où cette conférence de presse pour mieux éclairer la lanterne des citoyens.

La conférence de presse a donc été l’occasion d’attirer l’attention des populations, afin qu’elles sachent qu’il y a une nouvelle loi qui interdit d’acheter des terrains nus avec des promoteurs immobiliers. Selon les conférenciers, la loi donne également la latitude aux populations de s’organiser afin de bénéficier de terrains comme le font les promoteurs, sous certaines conditions. « Un groupe ou une association de plus de 75 personnes qui ont la capacité de pouvoir construire, peuvent se mettre en coopérative de logement social et déposer les dossiers qu’il faut pour obtenir un agrément. Donc pas besoin de courir après les différents promoteurs pour acheter un terrain », explique Frédéric Yaméogo.

Frédéric Pengdwindé Yaméogo, président de « Les gilets verts » souhaite la restructuration des quartiers non lotis

Les conférenciers renseignent également que le gouvernement a ouvert une brèche afin que ceux qui ont acquis des terrains ou des logements avec les promoteurs immobiliers puissent, en fonction de leur zone ou de la liste, pourvoir régulariser leur situation en obtenant le Permis urbain d’habiter (PUH) ou l’APP. Le délai imparti pour la régularisation est très court, selon les Gilets verts. C’est pourquoi, ils plaident pour une prolongation du délai à six mois, afin de permettre à tous ceux qui ont été recensés de s’inscrire pour l’obtention des papiers de leurs parcelles.

À l’endroit du gouvernement, les Gilets verts souhaitent qu’il communique sur les projets réalisés ainsi que les difficultés rencontrées. « Il faudra aussi que le gouvernement soit à l’écoute de la population, parce qu’il y a des préoccupations qui sont posées et on a l’impression que ces préoccupations restent lettre morte. Et c’est ce qui crée des précédents. Nous, nous avons l’ambition de clarifier certaines choses aux populations afin qu’elles ne marchent pas aveuglément », a laissé entendre M. Yaméogo.

Cette conférence de presse avait pour but de sensibiliser sur la nouvelle loi portant promotion immobilière

Pour les Gilets verts, les problèmes dans le domaine du foncier sont profonds et durent depuis des années. Des solutions ont été envisagées, mais force est de reconnaître que la question reste sensible. Selon le mouvement associatif, pour résoudre la question du foncier au Burkina Faso, la paternité des terres doit revenir à l’État qui doit prendre des mesures pour sa bonne gestion. Ils proposent également au gouvernement d’accélérer la restructuration des zones non-loties ; d’accompagner, encadrer et faciliter la promotion immobilière privée ; d’informatiser le fichier d’attribution afin que personne ne soit attributaire de plus de deux parcelles ; de promouvoir et d’encourager les constructions de HLM (habitations à loyer modéré) ; de revoir et encourager les stratégies de location-vente de logements sociaux.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

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