En 2024, 3,4 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire. L’accès humanitaire demeure un problème majeur à cause de l’insécurité et du mauvais état des routes. La pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine ont encore renforcé les besoins humanitaires et mis à rude épreuve un système de santé déjà fragilisé.
Rien qu’en avril 2024, 616 incidents de sécurité ont eu lieu dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, ainsi que dans l’extrême nord, le plus haut niveau d’insécurité observé au cours des 12 derniers mois.
Depuis 2017, dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, les tensions politiques se sont transformées en affrontements violents et en une crise humanitaire à part entière. Le conflit a conduit plus de 580 000 personnes à fuir de chez elles pour aller dans d’autres régions du Cameroun et près de 67 000 personnes sont allées chercher refuge au Nigéria voisin. Les retombées de cette crise touchent aussi les régions voisines de l’ouest et du littoral.
Dans ces deux régions anglophones, des milliers de personnes continuent de souffrir de violations des droits de l’homme et d’abus tels que kidnappings et exécutions ciblées. Femmes, hommes, filles et garçons sont profondément affectés par les problèmes de protection.
L’alimentation, l’éducation et l’eau potable sont les principaux besoins de la population déplacée dans ces deux régions, suivis de l’hébergement et de la santé. Le secteur de l’éducation est l’un des plus touchés par la crise, avec différents obstacles à l’accès à l’éducation tels que les boycotts, les menaces et les attaques perpétrées par des groupes armés non-étatiques sur les élèves, le personnel et les installations. En conséquence, 2 245 écoles ne sont pas opérationnelles dans la région (68 % dans le nord-ouest et 39 % dans le sud-ouest) et environ 667 000 enfants en âge d’être scolarisés ont besoin d’une aide humanitaire en matière d’éducation.
Pendant la période de soudure de 2024, le Cameroun enregistre une hausse de l’insécurité alimentaire aiguë de 45 % par rapport à la moyenne de la période comprise entre 2018 et 2023 à la même saison. En effet, on estime que près de 2 465 500 de personnes auront besoin d’une aide alimentaire d’urgence (phase 3+ de l’IPC) au cours de la période comprise entre juin et août 2024.
Dans la République centrafricaine voisine, les violences ont engendré depuis 2013 un afflux massif de réfugiés dans les régions de l’est, du nord et de l’Adamawa du Cameroun, déjà chroniquement vulnérables. On compte actuellement 351 000 réfugiés centrafricains au Cameroun. La plupart de ces réfugiés vivent au sein des communautés locales et leur présence pèse lourdement sur l’accès aux services de base et aux ressources locales.
Le conflit qui sévit dans la région du Lac Tchad affecte toujours la région de l’extrême nord du Cameroun, avec notamment des assassinats de civils, des villages aléatoirement pillés ou brûlés, des troupeaux et des biens volés et des kidnappings. Le Cameroun accueille plus de 121 775 réfugiés nigérians. Environ 453 000 Camerounais ont fui de chez eux dans la région. Les agriculteurs ne se sentent plus en sécurité, les familles risquent des pénuries alimentaires, et les filles et les femmes sont exposées à des violences sexuelles et sexistes, et les services de santé sont réduits au minimum.
En outre, la région de l’extrême nord est sujette aux aléas climatiques, tels que la sécheresse et les inondations, ainsi qu’aux épidémies, notamment de choléra, de rougeole et de mpox.
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