Cameroun : Covidgate, le parquet requiert 10 ans de déchéance pour des fonctionnaires corrompus du ministère de la Santé publique
Manaouda Malachie, ministre de la Santé Publique (ph)
Dans le cadre du Covidgate, une affaire qui révèle les dysfonctionnements administratifs survenus pendant la pandémie de coronavirus. Quatre hauts fonctionnaires du ministère de la Santé publique sont aujourd’hui dans le viseur de la justice, accusés de graves manquements dans la gestion d’un important marché public.
L’audience de ce jeudi 27 mars 2025 a révélé un scenario aussi complexe que troublant. Sous les réquisitions de l’avocat général Félix Owona Etoundi, quatre cadres se retrouvent confrontés à des accusations potentiellement dévastatrices pour leur carrière : Élysée Amour II Eyenga Ndjomo, Ousmane Diaby, Rémy Bekolo Edou et Abiba Ntue Ngapout.
Les infractions présumées dessinent un tableau inquiétant de la gouvernance administrative pendant la crise sanitaire. Le dossier porte sur un marché de construction d’un centre d’isolement à l’hôpital régional de Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua d’une valeur de 278 millions de francs CFA.
Les principales irrégularités relevées sont : Une commission de réception composée de membres officiellement reconnus comme techniquement incompétents ; Une validation de réception qui ne correspondait pas aux documents officiels ; Des avances sur travaux largement au-delà des normes réglementaires ; Des procédures de caution contournant les règles établies ; Des paiements anticipés non conformes aux procédures administratives.
Le ministère public a requis des sanctions sévères : des amendes de 2 millions de francs CFA pour chaque fonctionnaire, assortie d’une interdiction d’exercer des responsabilités administratives pendant une décennie.
Les conséquences potentielles sont majeures. Si les juges suivent les réquisitions, ces quatre fonctionnaires pourraient perdre leur statut et se voir définitivement écartés des sphères administratives publiques.
Les avocats de la défense ont immédiatement contesté ces accusations, promettant de démontrer l’innocence de leurs clients. La décision finale est attendue le 17 avril prochain, et suscitera sans doute un vif intérêt dans les milieux administratifs et juridiques.
Au-delà des individus, c’est tout un système de gouvernance qui se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés, révélant les fragilités administratives dans la gestion de crise de coronavirus.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
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