Cameroun : La controverse Starlink mène à la saisie des kits

Le Cameroun se retrouve au cœur d’une controverse technologique avec la saisie récente des kits Starlink à ses frontières, une mesure drastique prise juste avant la suspension programmée du service de l’entreprise dans le pays le 30 avril. Starlink, le fournisseur d’accès Internet par satellite, n’est pas encore agréé pour opérer au Cameroun, une situation qui soulève des questions de régulation et de sécurité nationale.

Selon le directeur général des douanes camerounaises, Fongod Edwin Nuvaga, l’utilisation de cette technologie pose une menace directe à la sécurité nationale car elle échappe à la surveillance du Conseil de régulation des télécommunications du pays. « Cette technologie, qui permet une connexion Internet ultra-rapide et illimitée, n’est pas réglementée localement, ce qui constitue une menace pour notre souveraineté numérique, » a déclaré Nuvaga.

Cette action intervient dans un contexte où Camtel, le fournisseur national de services de télécommunications et d’Internet, pourrait être menacé par l’entrée de Starlink sur le marché. Les autorités expriment également des inquiétudes sur des activités commerciales frauduleuses potentielles, l’exploitation des terminaux Starlink et les risques liés aux données personnelles.

En parallèle, Starlink a annoncé à ses clients que l’utilisation de son équipement dans des zones non autorisées constitue une violation de ses conditions générales. Les clients qui se trouvent hors des zones approuvées pendant plus de deux mois après la date limite d’avril 2024 doivent mettre à jour leur localisation ou risquent d’être déconnectés.

Cette situation n’est pas unique au Cameroun. Des mesures similaires ont été observées dans d’autres pays africains. Au Zimbabwe, par exemple, le régulateur a ordonné à Starlink de déconnecter les abonnés utilisant illégalement ses services et a pris des mesures contre les distributeurs et utilisateurs de Starlink.

Cependant, il est à noter que certains pays africains, comme le Ghana, ont récemment approuvé l’exploitation de Starlink. La National Communications Authority (NCA) du Ghana a donné son feu vert à la société pour fournir des services à large bande par satellite, soulignant un contraste frappant avec la position camerounaise.

Cette divergence d’approches soulève des questions importantes sur l’équilibre entre la protection des intérêts nationaux et l’adoption de technologies innovantes pour améliorer la connectivité. Alors que le Cameroun et d’autres pays maintiennent des restrictions strictes, les bénéfices potentiels de la technologie satellite en termes de connectivité et d’accès à l’information restent un débat ouvert sur le continent africain.


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