Cameroun : la douane veut relever la taxation sur l’importation des jus

Relever la taxation à l’importation des boissons communément appelées « jus ». C’est l’une des recommandations formulées le 19 avril 2024 par Alain Parfait  Eba’a Efandene, chef du Secteur des douanes de l’Extrême-Nord. Si la mesure spécifique à ce secteur vise à améliorer la collecte des recettes douanières ressorties à 523,9 millions de Fcfa au mois de mars 2024, elle permettrait tout de même de préserver la protection du tissu économique des boissons dites hygiéniques au Cameroun. « En fait, il s’agit de passer d’une taxation forfaitaire à une taxation ad valorem (sur la base de la quantité et la valeur de la marchandise). Pendant longtemps, on n’a pas tenu compte des droits d’accises mais on se rend compte que ça fait perdre des parts du marché aux sociétés brassicoles installées au Cameroun. A défaut d’interdire  (ce qui serait brutal), il était de bon ton de hisser d’abord la taxation au niveau réel qui est pratiqué sur la plateforme portuaire à Douala », fait savoir  Alain Parfait  Eba’a Efandene.

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Pour l’heure, il n’y pas de prévisions sur le taux de la taxation envisagée. On n’a non plus idée des pertes subies par les entreprises locales du fait de cette pratique. Toutefois, l’on apprend qu’il s’agirait de restaurer une « saine concurrence » entre ces produits importés et ceux fabriqués localement  par les entreprises brassicoles à l’échelle locale telles que le français Boissons du Cameroun,  l’Union camerounaise des brasseries (UCB). « A terme, il s’agit d’éviter une concurrence déloyale de ces jus du Nigéria aux sociétés brassicoles installées en territoire camerounais…C’est notre apport dans le cadre général (encourager les entreprises locales). Vous savez que le secteur du Nord a décidé d’interdire totalement. Or, ici, avec les frontières poreuses, on ne peut pas interdire totalement », indique-t-il.

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En d’autres termes, apprend-t-on les importations sur les jus étaient taxées mais pas à un niveau jugé considérable d’où, une sorte de primauté des produits venus de l’extérieur sur les produits fabriqués sur place. Cette innovation permettrait sans doute de rétablir un équilibre dans un contexte où les brasseurs locaux sont déjà acculés par les transporteurs, de revoir à la hausse, le prix du transport à la suite de l’augmentation des prix des produits pétroliers le 3 février 2024.

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