CAN 2024 : le Ghana, une belle tête de trouble-fête

Pour vivre heureux, vivons cachés. L’expression n’est pas du sélectionneur ghanéen Chris Hughton, mais l’entendre de sa bouche n’aurait rien d‘incongru. Si depuis quelques jours, le Sénégal, le Maroc, l’Égypte ou encore la Côte d’Ivoire sont cités par nombre d’observateurs parmi les favoris de la Coupe d’Afrique des nations 2024, le Ghana, qui entre en lice ce dimanche 14 janvier (21 heures) contre le Cap-Vert, se prépare dans l’ombre sans faire de bruit.

« L’état d’esprit de l’équipe est très bon. Nous avons veillé à préparer les joueurs de la meilleure façon possible pour cette compétition. Je suis sûr qu’aucun des garçons ne laissera rien derrière lui », a indiqué Hughton il y a quelques jours, en conférence de presse. Car l’Anglais de 65 ans le sait, le Ghana, versé dans le groupe B avec le Mozambique, le Cap-Vert et l’Égypte, n’aborde pas le tournoi en position de force. Les Blacks Stars avaient, d’ailleurs, été éliminés dès le premier tour de la précédente édition de la CAN, à la suite d’une défaite surprise concédée face aux Comores (3-2).

Une compétition aux airs de nouveau départ ?

« Je suis conscient de la déception de la dernière CAN. Mais nous regardons vers l’avant. Notre première ambition est de passer le premier tour », a-t-il ajouté. Là encore, le ton est prudent, l’objectif modeste. L’idée directrice consiste à ne pas mettre de pression particulière sur les épaules d’une équipe jeune et inexpérimentée dont l’insouciance pourrait, toutefois, se révéler une force pendant le mois à venir. Mohamed Kudus (West Ham), Ernest Nuamah (Lyon), Salis Abdul Samed (Lens), Mohammed Salisu (Monaco) ou encore Alidu Seidu (Clermont) incarnent, ainsi, le présent, mais aussi l’avenir de la sélection.

Pour eux, cette 34e édition s’apparente, d’ailleurs, à une bonne occasion de prendre le pouvoir. Un processus timidement entamé lors de la Coupe du monde 2022. Dernière d’une poule également composée du Portugal, de l’Uruguay et de la Corée du Sud, la nouvelle garde des Blacks Stars avait affiché de belles promesses, comme lors de la victoire face à la Corée du Sud (3-2) impulsée par un Mohamed Kudus rayonnant.

La configuration rêvée pour s’exprimer

En Côte d’Ivoire, certains cadres, à l’image des frères André et Jordan Ayew, vivront certainement leur dernière compétition majeure sous le maillot ghanéen. Le capitaine André Ayew (34 ans) va en profiter pour égaler Rigobert Song en disputant une huitième CAN, et devrait ravir au Camerounais le record de matchs joués dans la compétition.

Les frangins auront à cœur de transmettre le flambeau de la plus belle des façons. Si d’aucuns ont pu s’interroger sur l’existence d’un éventuel fossé générationnel au sein du groupe, la présence aux côtés des Ayew de joueurs comme Inaki Williams ou Alexander Djiku, tous deux dans la force de l’âge (29 ans), apporte des garanties et dissipe ces préventions.

Chris Hughton pourrait, aussi, profiter du simple statut d‘outsider dévolu à son équipe pour laisser le ballon à ses adversaires, à commencer par l’Égypte lors du deuxième match de poule, et ainsi pouvoir pratiquer un jeu très vertical. Sur le papier, cette stratégie semble la plus adaptée aux qualités de vitesse et dans les un contre un des Inaki Williams, Ernest Nuamah, Joseph Paintsil et consorts. Les Blacks Stars pourraient, ainsi, piquer en transition et se muer, pourquoi pas, en épouvantail de la compétition, comme avait pu l’être le Maroc lors de la dernière Coupe du monde au Qatar.

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