Ce samedi 8 mars, « Quelle Époque ! » a proposé une édition spéciale à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Léa Salamé et son équipe ont donné la parole à des invitées engagées, rappelant que, malgré les avancées, de nombreux combats restent à mener. Parmi elles, Caroline Darian s’est exprimée pour la première fois à la télévision. Fille de Gisèle Pelicot et fondatrice de l’association M’endors pas, elle a partagé un témoignage bouleversant et a évoqué son livre « Pour que l’on se souvienne », en lien avec le procès de Mazan.
VIDÉO – (Re)découvrez les moments phares de la vie de Léa Salamé :
Face à Léa Salamé, Caroline Darian a raconté comment, durant l’instruction du procès Mazan, son père a donné plusieurs versions contradictoires à propos de clichés troublants retrouvés dans ses affaires. « Pendant les deux ans et demi d’instruction, à chaque fois que Dominique a été interrogé sur mon cas, il a donné une version différente. Il y en a eu cinq ou six, y compris sur les photos de sa propre fille. »
🗣 « Je représente 90% des victimes qui sont invisibilisées aujourd’hui. »
En exclusivité dans #QuelleEpoque, Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot et fondatrice de l’association #Mendorspas, prend la parole pour la première fois à la télévision après le procès de Mazan, pour… pic.twitter.com/owTkAwvqWY
— Quelle Époque! (@QuelleEpoqueOff) March 8, 2025
Un témoignage glaçant sur des années de souffrance
Ces images, prises entre 2016 et 2019, la montrent inconsciente, affalée, dans un état léthargique qui, selon elle, ne laisse aucun doute sur ce qui s’est passé. « Ces photos sont graves, non seulement parce qu’on comprend bien que la personne qui est affalée, complètement léthargique, ne dort pas. »
Léa Salamé intervient alors : « Elle a été droguée. » Caroline Darian acquiesce et poursuit son récit. « Il y a la même mise en scène que pour ma mère, offerte à des inconnus. Sur deux clichés, je porte une lingerie qui n’est pas la mienne, prise à deux moments différents, dont un endroit où je suis incapable de me situer. »
Un traumatisme irréversible
Mais au-delà de l’horreur de ces clichés, une autre réalité terrible s’impose : ces photos ont été partagées en ligne, dans des cercles inconnus. « Ces photos ont été commentées et envoyées à des inconnus par mon père. Aujourd’hui, elles sont sur le web, irrécupérables. » Puis, Caroline Darian lâche une phrase qui glace le plateau : « Et puis il n’y a pas que des photos où je suis sédatée, il y a des photos où je suis nue, dans mon appareil le plus simple. Et là aussi, ces photos sont légendées et ont été partagées. » Un silence lourd s’installe dans « Quelle époque ! »
« Je représente 90% des victimes invisibilisées »
Caroline Darian a également révélé avoir porté plainte pour viol contre son père seulement après le procès de Mazan, celui de sa mère. « Je n’ai ni preuve ni souvenir. Moi, je représente 90% des victimes qui sont invisibilisées aujourd’hui, celles qui, contrairement à ma mère, n’ont pas eu la chance d’avoir toutes les preuves sur la table pour prétendre à leur statut de victime. »
Un témoignage bouleversant qui met en lumière la réalité de nombreuses victimes, souvent invisibilisées, et l’importance de briser le silence autour de ces violences.
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