Caroline Darian, fille de Gisèle et Dominique Pelicot, publie Pour que l’on se souvienne, un livre dans lequel elle revient sur le procès de grande ampleur qui a valu une condamnation de vingt ans de réclusion criminelle à son père pour avoir drogué son épouse et organisé des dizaines de viols à son insu.
Ce dimanche 16 mars, elle a expliqué dans Focus dimanche comment sa famille avait été brisée par les agissements de Dominique Pelicot. « J’ai vécu une déflagration. Je pensais que mon père était quelqu’un de sain, je lui faisais une confiance absolue, j’avais une relation de proximité très forte avec lui. Franchement ma vie s’est écroulée », remet-elle au micro de RTL.
Alors qu’elle a porté plainte pour viol contre son père, Caroline Darian ressent une invisibilisation de son cas, malgré l’existence de deux photos prises à son insu et potentiellement sous dédation : « J’ai réalisé dans cette cour que mon dossier était un épiphénomène et que je n’obtiendrai jamais les réponses et qu’on n’allait jamais confronter Dominique à la réalité des faits qu’il a commis. Il a été confronté aux faits pour lesquels il est poursuivi, notamment où il y a des preuves tangibles pour ma mère. Et moi, on n’a pas réussi. Moi je n’ai pas réussi à obtenir des réponses. »
Ce père que je croyais connaître n’existe plus. À 41 ans, je découvre que j’ai été élevée par l’un des plus grands prédateurs sexuels des 30 dernières années.(…) Il m’a trahi, il m’a menti, moi, sa fille, sa seule fille, c’est un cauchemar.
Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot, sur RTL
Les légendes de ces photos sont extrêmement violentes : « La fille de la salope, ma fille à poil ». Cela a fait « dévisser » la victime. « Quel est le père qui peut s’autoriser à parler de sa fille comme ça ? », se demande-t-elle encore.
Elle a désormais cessé de l’appeler « papa » : « Je n’ai plus de père depuis presque cinq ans. Il est mort pour moi. Ce père que je croyais connaître n’existe plus. À 41 ans, je découvre que j’ai été élevée par l’un des plus grands prédateurs sexuels des 30 dernières années. (…) Pour moi, il est mort le 2 novembre 2020. Et le 3 novembre 2020, quand on me montre ces photographies au commissariat de police de Carpentras… Il est enterré, pour moi. Cet individu n’existe plus. Il m’a trahi, il m’a menti, moi, sa fille, sa seule fille, c’est un cauchemar. »
Lors du procès, elle regrette de ne pas avoir « réussi à le faire parler », estimant qu’il « a besoin d’être confronté ». Face à la cour, Dominique Pelicot avait nié toute implication dans ces photographies et assuré ne pas avoir drogué et violé sa fille. « Il est à part. Il n’a aucun degré d’empathie. Cet individu est définitivement perdu. Il est irrécupérable », souligne Caroline Darian.
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