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Suite au Procès de MazanCaroline porte plainte contre son père, Dominique Pelicot
Dix infractions sont visées, notamment celle de «viol et tentative de viol». La plaignante veut adresser un message d’espoir «à toutes les victimes».
«C’est important pour moi de véhiculer ce message pour que les autres victimes qui ont aussi vécu» la soumission chimique puissent «se dire qu’il y a des choses à faire, il y a des recours et il ne faut jamais lâcher», insiste Caroline Darian.
AFPLa fille de Dominique Pelicot repart au combat: trois mois après le verdict du procès historique des viols de Mazan, Caroline Darian porte plainte contre son père, un message adressé «à toutes les victimes» pour dire «qu’il ne faut jamais lâcher».
La plainte, déposée mercredi, porte sur «l’administration de substances psychoactives» et sur des «abus sexuels» que son père «a certainement commis sur moi», a-t-elle déclaré jeudi dans un entretien, confirmant une information de M6/RTL.
Dix infractions sont visées, notamment celles de «viol et tentative de viol», d’«agressions sexuelles», d’«administration de substance de nature à altérer le discernement pour commettre des viols et/ou des agressions sexuelles» et de «mise en danger d’autrui».
«Certitude d’avoir été, elle aussi, victime»
«Cette plainte est sans surprise, puisqu’on pouvait penser» au vu «de la réaction de Mme (Caroline) Darian pendant le procès d’Avignon qu’elle continuerait ses investigations, et notamment qu’elle déposerait une plainte», a réagi Me Béatrice Zavarro, avocat de Dominique.
Lors du procès au retentissement international, Caroline Darian a déclaré avoir la certitude d’avoir été, elle aussi, la victime de son père après avoir vu des photos d’elle inconsciente, allongée sur un lit dans des sous-vêtements qu’elle ne reconnaît pas. Dominique Pelicot, qui a été condamné pour la diffusion d’images de Caroline prises à son insu, a toujours nié avoir eu le moindre geste incestueux sur sa fille.
«Oui, il a démenti, mais il a menti à plusieurs reprises et refait plusieurs versions de l’histoire durant les deux ans et demi de l’instruction», souligne Caroline Darian. «Et on a bien vu dans cette cour criminelle qu’à aucun moment Dominique n’est capable de dire l’entière vérité des faits commis.»
«Il ne faut jamais lâcher»
Celle qui réfute l’adjectif «forte» pour la qualifier et qui dit être davantage guidée par une «volonté de résilience» et un sentiment de «révolte» compte sur cette nouvelle étape, et l’éventuelle reconnaissance de son statut de victime, pour «espérer» se «reconstruire».
«C’est important pour moi de véhiculer ce message pour que les autres victimes qui ont aussi vécu» la soumission chimique puissent «se dire qu’il y a des choses à faire, il y a des recours et il ne faut jamais lâcher», insiste-t-elle.
Dans son livre «Pour que l’on se souvienne» (JC Lattès) écrit pendant le procès et publié mercredi, Caroline Darian revient sur son passage à la barre – «la pire expérience de ma vie» – et sur son sentiment d’avoir été «la grande oubliée du procès».
«Les choses bougent»
Plongée depuis la fin du procès dans «un vide abyssal» et un «sentiment d’injustice» qui la «broie», elle mène plus que jamais le «combat» pour les victimes «invisibilisées» notamment de la soumission chimique, un fléau largement méconnu avant le procès des viols de Mazan.
Depuis la révélation des faits commis par son père, passé l’effet de choc, elle a multiplié les initiatives, notamment au sein de l’association qu’elle a cofondé «M’endors pas», et les prises de parole.
Pour Caroline Darian, «les choses bougent et je veux croire que cela permettra de mettre en place de vraies initiatives et de vraies pistes d’amélioration pour soutenir les victimes qui en ont véritablement besoin».
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(afp/rk)
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