« Ce ne sont pas les enfants qui mettent en danger la planète mais notre mode de vie »

Apprendre que la natalité en France a fortement reculé n’est pas une bonne nouvelle. Selon les chiffres publiés par l’Insee, il n’y a eu que 678 000 naissances en 2023, soit 6,6 % de moins que l’année précédente. Ceux qui critiquent les familles sous prétexte qu’elles seraient polluantes s’en réjouiront, à tort : ce ne sont pas les enfants qui mettent en danger la planète mais le mode de vie actuel de la population, et sans doute aussi les déplacements de foules dans des endroits jusqu’alors préservés.

Faire des enfants, est-ce une affaire d’État ?

Ce recul de la natalité interroge sur les répercussions d’une désacralisation de la maternité orchestrée depuis plusieurs décennies, alors même que la sacralisation est indispensable pour souligner socialement la beauté et l’importance vitale de la maternité. Penser qu’une couveuse ou une transplantation artificielle puisse la remplacer dénigre la mère et annihile la place du père dont l’une des fonctions, nécessaire, consiste à préparer l’enfant à la sortie du nid qui le relie, à la fois physiquement et psychiquement, à sa mère.

Enfant comme produit de consommation

Dans le contexte actuel, l’enfant est présenté non plus comme un fruit de la nature, mais comme un produit de notre société de consommation nécessairement nuisible ès qualités. La récente idée d’une constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse ne ferait qu’aggraver ce changement de condition.

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Cette évolution préoccupante de la façon dont la société moderne appréhende le nouveau-né porte préjudice à l’enfant que l’on en vient à secourir, faute de réelle protection, en invoquant ses droits mais sans penser à l’effet pervers consistant à l’exposer de plus en plus ouvertement aux choix et désirs d’adultes qui ne supportent plus les frustrations et deviennent, en conséquence, peu préparés au don de soi que nécessitent l’accueil et l’éducation d’un enfant. Les chiffres de l’enfance en danger ne cessent d’augmenter depuis plusieurs années. Fin 2018, près de 328 000 enfants bénéficiaient d’une mesure de protection, soit 12 % de plus qu’en 2009. La Cour des comptes a rendu sur la question un rapport accablant qui devrait alerter.

De bonnes conditions de départ

Il y a urgence, dans ce contexte, à évoquer la beauté de la maternité, de la paternité et de l’enfant qui grandit dans notre société si riche d’innovations dont le but premier devrait être de servir l’humanité et non pas de l’affaiblir. Plutôt que d’annoncer la fin du monde à des jeunes suffisamment courageux pour continuer à préparer leur avenir en allant à l’école, mieux vaudrait réapprendre ces comportements et réflexes simples qui conduisaient à consommer et à gâcher beaucoup moins qu’aujourd’hui. Placer sous les projecteurs un épanouissement individuel qui s’émancipe de plus en plus nettement de la nature ne sert pas la lutte contre le réchauffement climatique. Il est trop facile de rejeter la faute sur celui qui ne peut pas se défendre et dont la simple naissance représenterait un danger pour la planète lorsque, au contraire, seuls les enfants d’aujourd’hui et de demain peuvent la sauver.

Enfant, un enjeu climatique ?

La priorité devrait être de replacer le nouveau-né au centre des projets familiaux et sociétaux. Mais s’occuper d’un enfant n’est pas une mission à prendre à la légère. Il y faut de bonnes conditions de départ, souvent du soutien, a minima des encouragements. Des réformes s’imposent.

La femme accouche

Accompagner l’enfantement par un congé de maternité digne de ce nom serait bienvenu, à une époque où les femmes sont déstabilisées par un discours culpabilisant. Raisonner en termes d’égalitarisme augmente le coût et réduit le sens de la mesure. C’est la femme qui accouche. L’interchangeabilité homme-femme n’est pas l’égalité de nos grandes déclarations. Il est ainsi important de différencier clairement le maternage du paternage et de permettre à la triade père-mère-enfant, d’exercer pleinement sa mission protectrice. Et d’ailleurs, lorsque l’enfant ne se trouve plus juridiquement dans la triade, il entre dans le commerce (dans l’objet des conventions), ce qui l’expose au monde et arrange bien les réseaux actuels de trafics d’enfants.

Congé de naissance : les contours se précisent

Fragiliser le rôle du père prive le mineur d’un pan essentiel de sa protection naturelle. Il n’est donc pas certain que les récentes orientations législatives en matière familiale soient les bonnes. Redonner toute sa place au père de famille (celui qui assume sa bienveillance envers les siens), modèle juridique supprimé des textes de loi par le législateur en 2013, devient une urgence à l’heure où pleuvent délations et accusations sans procès. Tous les hommes ne méritent pas d’être jetés dans le même sac. Et ce n’est pas aux criminels jugés pour des actes ignobles que les médias doivent réserver leur publicité, mais aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui qui éduquent vaillamment leurs enfants.

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PODCAST – Doit-on continuer à faire des enfants ?

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