Ce que l’on sait sur la nouvelle épidémie d’origine inconnue qui touche la République démocratique du Congo

Des professionnels de santé présents au centre de traitement du mpox («variole du singe») au nord de Goma, en août 2024. Il est improbable que la nouvelle épidémie soit liée au virus du Mpox.
GUERCHOM NDEBO / AFP

Deux foyers épidémiques ont éclaté au nord-ouest du pays, avec environ un millier de cas. Des investigations sont en cours pour tenter de déterminer la cause de cette maladie dont la létalité s’élève à 6%.

En plus du sanglant conflit mené par le Rwanda dans l’est de son territoire, la République démocratique du Congo (RDC) doit faire face à une succession de crises sanitaires ces derniers mois. La dernière en date se produit actuellement dans deux villes distinctes de la province de l’Équateur, une région située au nord-ouest du pays. Depuis le début de l’année, plus d’un millier de personnes ont contracté un «syndrome fébrile aigu» d’origine encore indéterminée, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Parmi elles, 60 seraient décédées, ce qui porte le taux de létalité à 6,3%. Une enquête est en cours pour tenter d’identifier la cause de cette épidémie.

Il semble que la maladie se soit d’abord manifestée dans la zone de Bolomba, où 12 cas ont été enregistrés entre le 10 et le 27 janvier. Il s’agissait principalement d’enfants de moins de 5 ans. Parmi ces cas, 8 sont décédés. Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté dans cette localité, selon le bulletin hebdomadaire de l’OMS. Par la suite, un autre cluster a été identifié à 180 kilomètres de là, dans la zone de santé de Basankusu. Au mois de février, près d’un millier de cas ont été recensés, dont 52 décès. Aucun lien n’a pu être déterminé entre les deux foyers de contagion, ce qui «suggère la possibilité qu’il s’agisse de deux événements sanitaires séparés».

Répartition des cas de cette maladie inconnue dans la province de l’Équateur, au nord-ouest de la RDC
Bulletin hebdomadaire du 23 février de l’Organisation mondiale de la santé

Les symptômes sont éclectiques et certains sont évocateurs d’une grippe : fièvre, maux de tête, frissons, raideur de la nuque, douleurs musculaires, douleurs articulaires, écoulement nasal ou saignements du nez, toux, vomissements et diarrhée. Chez les jeunes enfants, les vomissements, les douleurs abdominales et les difficultés respiratoires sont des signes particulièrement prégnants.

Ebola et Marburg éliminés

Quelle pourrait être l’origine de ce mal ? Pour l’heure, «les analyses ont permis d’exclure les maladies à virus Ebola et Marburg», indique l’OMS dans son bulletin hebdomadaire. Le paludisme, très présent dans cette région, a aussi été envisagé. «Parmi les 571 échantillons testés pour le paludisme dans le cluster de Basankusu, 54% se sont révélés positifs», renseigne l’OMS. D’autres tests doivent être effectués pour la méningite. «La nourriture, l’eau seront également analysés pour déterminer s’il pourrait y avoir une contamination», indique le communiqué.

Pour le moment, les autorités locales ont dépêché sur place 80 agents de santé pour détecter et signaler les cas et les décès. Mais l’éloignement des localités concernées «limite l’accès aux soins, y compris aux tests et aux traitements», souligne l’OMS, qui précise en outre que «le mauvais état des infrastructures routières et de télécommunications constitue également des défis majeurs». L’Agence sanitaire a indiqué avoir pour sa part déployé le 21 février une équipe d’experts internationaux sur place. En outre, du matériel médical essentiel à la prise en charge des malades, aux analyses et au contrôle de l’infection «est en cours d’expédition».

En décembre, une autre épidémie

«Cette épidémie, ainsi que les précédentes épidémies en RDC, sont importantes pour le reste du monde et nous devons les surveiller de près et aider au diagnostic et au traitement», a indiqué à l’AFP Zania Stamataki, professeure associée en immunologie virale à l’Université de Birmingham (Grande-Bretagne).

En décembre dernier, une autre épidémie avait suscité l’inquiétude en RDC. Plusieurs centaines de cas d’infection respiratoire et environ 50 décès avaient été signalés au sud-ouest du pays. Pendant plusieurs semaines, les experts n’étaient pas parvenus à identifier le pathogène en cause. Finalement, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une combinaison d’infections respiratoires virales communes et de paludisme, aggravée par la malnutrition.

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