« Ce sera douloureux et difficile » : Elon Musk reconnaît s’être trompé sur une technologie Tesla après 9 ans de promesses

L’horizon technologique se fissure sous les roues d’une promesse : celle de conduire vers un futur sans volant. Elon Musk, architecte de cette utopie motorisée, affronte aujourd’hui les ornières d’un rêve trop vite asphalté. Entre les lignes de code et les attentes surchauffées, un constat émerge, l’autonomie totale ressemble à une route en lacets sans panneau de sortie. Des voix s’élèvent, non pour contester l’ambition, mais pour interroger son ombre portée : jusqu’où peut-on vendre l’inachevé avant de brûler l’essence même de la confiance ?

Les promesses intenables d’Elon Musk sur la conduite autonome

Depuis 2016, Elon Musk martèle que les véhicules Tesla disposeront bientôt d’une conduite entièrement autonome. Pourtant, lors d’une conférence téléphonique en janvier 2025, le PDG a reconnu que les voitures équipées du système Hardware 3 nécessiteront une mise à niveau matérielle. Un revirement surprenant, alors que des milliers de clients avaient investi 12 000 dollars dans l’option « Full Self-Driving » (FSD).

Cette déclaration intervient trois mois seulement après des affirmations optimistes sur l’imminence de la technologie. En outre, elle souligne un décalage persistant entre les annonces médiatiques et la réalité technique.

Un casse-tête technique et financier pour Tesla

Elon Musk a qualifié cette mise à jour de « douloureuse et difficile », sans préciser les coûts impliqués. Plusieurs scénarios se dessinent :

• Des frais supplémentaires pour les propriétaires de véhicules Hardware 3
• Une logistique complexe pour remplacer les composants
• Un impact potentiel sur la trésorerie du constructeur

Par ailleurs, cette situation rappelle les précédents litiges liés au Hardware 2.0 et 2.5 en 2019. À l’époque, Tesla avait déjà dû procéder à des mises à niveau matérielles sous la pression judiciaire.

Les leçons non apprises des erreurs passées

Malgré les recours pour « publicité mensongère » intentés ces dernières années, Tesla semble reproduire les mêmes schémas. Les véhicules récents intègrent désormais le Hardware 4, mais le FSD reste absent. Ainsi, les clients actuels paient pour une technologie dont le calendrier de déploiement reste flou.

En parallèle, cette stratégie érode progressivement la confiance des investisseurs. Le cours de l’action Tesla a d’ailleurs enregistré une baisse de 4,2 % dans la semaine suivant l’annonce de Musk.

Une incertitude persistante malgré les avancées

Si Elon Musk assure que la conduite autonome arrivera « bientôt », ses déclarations perdent progressivement de leur crédibilité. Les tests actuels du FSD Beta 12.3 montrent des progrès, mais aucun modèle ne fonctionne sans supervision humaine.

De plus, les régulateurs américains renforcent leur surveillance. La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) a ouvert une enquête préliminaire sur les récentes annonces de Tesla.

Un vent de méfiance souffle sur la communauté Tesla

L’épisode révèle un paradoxe saisissant : comment des technologies d’avant-garde peuvent-elles coexister avec des pratiques commerciales controversées ? Des forums de propriétaires bruissent de déception, certains comparent l’expérience FSD à un logiciel perpétuellement « en bêta ». La crainte d’obsolescence programmée plane, alimentant des débats houleux sur les réseaux sociaux. Si Tesla conserve des adeptes fervents, d’autres envisagent désormais des alternatives, jugeant le jeu technologique moins séduisant que les promesses non tenues.

Un tournant critique pour Tesla et Elon Musk

L’aveu récent d’Elon Musk marque un tournant dans la saga de la conduite autonome. Entre défis techniques, risques juridiques et attentes clientes, Tesla doit désormais concilier innovation et transparence. La crédibilité du constructeur, et celle de son dirigeant charismatique, se jouera sur sa capacité à transformer ces obstacles en opportunités. Reste à savoir si les clients accepteront de patienter… encore.