CEDEAO : Le “Conseil des sages” demande au Burkina, Mali et Niger de « reconsidérer » leur position de quitter l’organisation communautaire

L’annonce des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES : Burkina, Mali, Niger) de se retirer de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est accueillie avec inquiétude par le “Conseil des sages”, organe de médiation de l’organisation communautaire. A la faveur de leur retraite, les 29 et 30 avril 2024 à Abidjan, les “sages” ont exprimé leurs inquiétudes face à la déclaration faite par le Burkina, Mali et Niger de se retirer de la CEDEAO et les ont invités à reconsidérer leur position « dans l’intérêt de l’unité de la communauté, de la cohésion, de l’intérêt général de leurs populations et de l’intégration régionale ».

Tout est parti de ce communiqué conjoint du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, lu en début d’après-midi du dimanche 28 janvier 2024 sur les chaînes des télévisions nationales de ces pays et qui annonce leur « retrait sans délai » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. La démarche est précédée par la création de l’Alliance des États du Sahel, en septembre 2023.

Une décision de retrait qui a ouvert les vannes à toutes les analyses, porteuses de craintes pour les uns et d’espoirs pour les autres, notamment chez les citoyens de ces pays. En dépit de l’immédiateté de ce retrait requise par les dirigeants de ces trois pays, l’espoir d’une issue favorable habite les citoyens concernés.

Réuni les 29 et 30 avril 2024 à Abidjan (Côte d’Ivoire), le Conseil des sages de la CEDEAO, instrument créé en 2005 pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique de l’Ouest, a d’abord exprimé des inquiétudes face à la déclaration faite par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de se retirer de la Communauté.

Il les a ensuite invités à reconsidérer leur position « dans l’intérêt de l’unité de la communauté, de la cohésion, de l’intérêt général de leurs populations et de l’intégration régionale ».

Une sortie qui vient relancer cette actualité desortie de la CEDEAO, suivie avec intérêt par les populations.

A en croire plusieurs informations d’ailleurs, des initiatives diverses visant à convaincre les trois pays de revoir leur position ne tarissent pas depuis l’annonce du 28 janvier 2024.

En attendant que le temps rende son verdict sur ce sujet capital, on note que l’organe dirigé par l’ancien président nigérian Dr Goodluck Jonathan, s’est également inquiété de certains éléments, qu’il a soulevés au cours de cette rencontre. « Nous notons en outre, les ingérences géopolitiques croissantes dans la région et la vulnérabilité des États membres en tant que frontières de fortune pour la promotion des intérêts géostratégiques des puissances étrangères. A cet égard, nous invitons la Commission de la CEDEAO et les dirigeants nationaux à prendre des mesures urgentes pour éviter que la région ne devienne une arène de conflits géostratégiques dans la communauté », avise le Conseil des sages de la CEDEAO, qui exprime en outre sa préoccupation face à ce qu’il qualifie de « nature systématique de la corruption », de blanchiment d’argent et de criminalité transnationale organisée.

Lire aussi : Retrait de l’AES de la CEDEAO : « Les raisons avancées ne constituent que de la poudre aux yeux » (rapport de la CEDEAO,)

O.L

Lefaso.net

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