Cedeao : Réaction sur l’appel au retour lancé au Mali, Burkina et Niger, bilan des attaques terroristes

Des officiels de la CEDAAO dont le ministre Tuggar au milieu et Omar Alieu à droite (ph)

Le président de la Commission de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Omar Touray, a estimé que le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont réticents par rapport à l’appel qui leur a été lancé pour revenir dans le bloc régional.

Touray s’est prononcé sur l’appel de retour des trois pays le jeudi 04 juillet 2024 à Abuja au Nigeria lors de la cérémonie d’ouverture de la 92e session ordinaire du Conseil des ministres.

Pour sa lecture de la situation, le président de la Commission de la CEDEAO a déclaré qu’en dépit des initiatives entreprises « sous forme d’assouplissement des sanctions, d’invitation des gouvernements à des réunions techniques et de demandes de réunions, nous n’avons pas encore reçu les bons signaux de ces États membres ».

Devant cette situation, il a suggéré un sommet spécial pour examiner les changements géopolitiques dans le monde et leur impact sur la sous-région. Sur ce point il a fait entendre que « nous proposons un sommet spécial sur l’avenir de notre communauté pour examiner les évolutions du monde et leur impact sur notre communauté afin de repenser notre intégration en termes de gouvernance, de relations avec les partenaires externes, de nos normes communautaires et valeurs et approche des problèmes émergents … ».

Les trois pays, sous régime militaire, avaient annoncé en janvier dernier leur retrait de la CEDEAO suite à des sanctions prises contre eux par le bloc régional.

Ces développements ont conduit à des missions de bons offices devant aplanir les divergences entre les trois pays et la CEDEAO. Dans cet ordre d’idée, l’ancien chef d’État nigérian, le Général Yakubu Gowon, était intervenu et la CEDEAO a levé les sanctions et encouragé les trois pays à rejoindre les rangs des pays de la Communauté mais l’appel au retour est resté sans suite.

Réunion du Conseil de médiation et de sécurité

Sur un autre plan, le président de la Commission a déclaré que les ambassadeurs de la CEDEAO s’étaient réunis le 29 juin 2024 lors de la session du Conseil de médiation et de sécurité pour discuter de la situation sécuritaire de la sous-région.

Il a détaillé que les ambassadeurs ont également délibéré sur les efforts entrepris par la Commission aux niveaux politique, sécuritaire, humanitaire et de diplomatie préventive, ainsi que sur l’ordre du jour du sommet.

Bilan des attaques terroristes

Pour sa part, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a appelé à l’unité d’objectifs entre les États membres de la CEDEAO pour faire face aux défis qui touchent la région.

Le ministre Tuggar a déclaré qu’il est crucial que tous les États membres restent unis et exploitent leurs ressources pour lutter contre l’insécurité et promouvoir la stabilité socio-économique et politique de la sous-région.

En faisant un bilan des cinq premiers mois de l’année 2024 les attaques terroristes dans la CEDEAO, le ministre nigérian a déclaré que « Les statistiques du Réseau d’alerte précoce et de réponse de la CEDEAO (ECOWARN) dressent un tableau qui donne à réfléchir. Entre janvier et mai 2024, notre région a connu plus de 7 000 morts à la suite de plus de 800 incidents terroristes ».

Il a expliqué que le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont été particulièrement affectés par ces violences incessantes et de ce fait mis l’accent sur l’urgence d’une action coordonnée et décisive pour combattre la menace terroriste.

Il est à rappeler que les chefs d’Etat de la CEDEAO se réuniront le dimanche 07 juillet 2024 à Abuja au Nigeria pour leur sommet annuel de l’organisation.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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