Cellou Dalein Diallo inculpé par la CRIEF dans l’affaire Air Guinée

Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG

L’opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, vient d’être inculpé par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) dans l’affaire Air Guinée. De lourdes accusations pèsent contre l’ancien Premier ministre, dont les partisans dénoncent une manipulation politique.

La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) de Guinée a annoncé, ce vendredi 21 mars 2025, l’inculpation de l’opposant Cellou Dalein Diallo. L’ancien Premier ministre et actuel président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est poursuivi pour « corruption, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite ». Ces accusations portent sur la cession controversée de la compagnie aérienne nationale Air Guinée en 2002, période où M. Diallo occupait le poste de ministre des Transports et des Travaux publics.

Un dossier judiciaire aux enjeux politiques

Selon la CRIEF, Cellou Dalein Diallo aurait détourné près de cinq millions de dollars provenant de la vente de deux aviosn, un Boeing 737-200 et un Dash 7, ainsi que des revenus issus de la location des installations de l’ex-compagnie nationale. Il est aussi accusé d’avoir accordé des avantages indus à des agents impliqués dans la privatisation des entreprises publiques afin d’influencer leurs décisions.

L’opposant, exilé depuis deux ans, rejette en bloc ces accusations et dénonce une manœuvre politique visant à éliminer les adversaires du général Mamadi Doumbouya, à la tête du pays depuis le coup d’État de septembre 2021. « L’exil ou la prison font partie des risques lorsque l’on décide de faire de la politique en Afrique », avait-t-il déclaré il y a quelques mois, exprimant son intention de rentrer en Guinée malgré la menace d’incarcération.

Un mandat d’arrêt en préparation ?

Le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, a prévenu qu’un mandat d’arrêt pourrait être émis si M. Diallo ne se présentait pas aux convocations de la justice. « Si les inculpés ne comparaissent pas, il n’est pas exclu qu’un mandat d’arrêt soit décerné contre toute personne concernée par ce dossier », a-t-il déclaré. Cette inculpation s’inscrit dans un climat politique tendu, marqué par la détention prolongée de plusieurs anciens hauts responsables guinéens sans procès. L’UFDG dénonce une instrumentalisation de la justice par le pouvoir de transition, qui chercherait à neutraliser toute opposition en prélude aux éventuelles échéances électorales.

L’affaire Air Guinée, vieille de plus de vingt ans, revient ainsi sur le devant de la scène, mêlant enjeux judiciaires et politiques dans un pays toujours en transition depuis le renversement du Président Alpha Condé.

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