Cette clinique se dote d’une technologie de pointe pour traiter le cancer par radiothérapie, une première en Alsace
La clinique Sainte-Anne à Strasbourg dispose désormais d’un nouvel outil de radiothérapie à la pointe de la technologie. Inauguré le 18 juillet, le robot « cyberknife » permet un traitement plus précis et plus puissant de certaines tumeurs cancéreuses.
Il est une véritable source d’espoir pour les personnes souffrant d’un cancer. A Strasbourg (Bas-Rhin), la clinique Sainte-Anne dispose est le premier établissement médical d’Alsace à être doté, depuis le mois de février, d’un « cyberknife », traduisez « couteau virtuel ».
Le nom peut paraître impressionnant, mais rien d’invasif pour autant dans cette très grosse machine dotée d’un bras articulé géant. Sans avoir à subir d’anesthésie ni d’injection de produit, le patient est installé sur une table robotisée et équipé d’un masque ou d’un immobilisateur corporel. L’appareil va tourner autour de lui, sans le toucher. Grâce à des séances allant de 15 à 50 minutes, il permet de pratiquer de la radiochirurgie de très haute précision par laser, en ciblant les tumeurs cancéreuses avec une finesse au 1/10e de millimètre.
L’objectif est de parvenir à détruire une tumeur en une seule séance, quand il faudrait en compter plusieurs pour un traitement par radiothérapie traditionnelle. De quoi alléger considérablement le confort des malades : cibler avec précision les cellules dangereuses permet d’éviter d’altérer organes et tissus, avec des effets secondaires largement diminués.
Souffrant d’un cancer au cerveau, l’une des premières patientes alsaciennes à avoir testé cette technologie livre ses impressions après sa séance de traitement, dont elle ressort sans fatigue ni gêne : « l’appareil cible les endroits précis des lésions et n’irradie pas tout le cerveau. Il y a donc nettement moins d’inconvénients. Et son efficacité redonne de l’espoir, ça permet de croire à une rémission ».
Car si elle est non invasive, cette technologie se veut également beaucoup plus puissante qu’un traitement classique. Les doses de radiation émises par le cyberknife peuvent être jusqu’à six fois plus importantes qu’une radiothérapie conventionnelle. « Délivrer une dose très importante de radiations, tout en épargnant les tissus avoisinants, permet d’accroître nettement l’efficacité du traitement de la zone à traiter », explique l’oncologue Youssef Tazi. Face à un cancer de la prostate par exemple, le traitement par « cyberknife » ne demandera que 4 à 5 séances sur 1 à 2 semaines, contre plus de 30 séances sur 8 à 10 semaines avec de la radiothérapie traditionnelle.
Autre confort prodigué par la machine au patient : celui-ci n’a plus besoin d’arrêter de respirer durant l’intervention, car le robot s’adapte aux mouvements du corps. « Pour un cancer du poumon, on va laisser le patient respirer normalement. La tumeur va bouger avec le mouvement du diaphragme lié à la respiration, mais la machine va en permanence détecter la position de la tumeur et en permanence corriger la localisation de l’irradiation, pour ne traiter que la tumeur et jamais le poumon sain autour », précise Steve Heymann, oncologue-radiothérapeute à la clinique Sainte-Anne.
Cette technologie ne se suffit toutefois pas toute seule à elle-même pour éradiquer le cancer. Le « cyberknife » vient en complément d’autres traitements comme la chirurgie ou la chimiothérapie. Particulièrement efficace contre le cancer de la prostate, il a déjà permis de traiter 20 000 malades atteints de cette pathologie.
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