La quatrième édition est déjà complète depuis février avec une liste d’attente (la jauge est limitée à 280 en raison de son passage dans le parc naturel), preuve que le rendez-vous a pris ses marques sur la plage du Débarquement. Le 26 mai dès 8 h, le Swin run Valmer, organisé par le service municipal des sports, accueillera des sportifs de tous les horizons, à partir de 18 ans, pour un mélange de natation et de course, en solo ou en duo avec trois formules au choix (10, 17 ou 25 km) jusqu’au Cap Taillat.
À l’organisation avec sa collègue Claire Degardin au sein du service municipal des sports, Olivia Feydel a découvert l’épreuve comme participante en 2019, quand elle habitait encore en région parisienne (elle est née dans le 94 et a grandi dans le 91). Discipline lancée en Suède dans les années 2000 pour relier les 24 îles de Stockholm, où se déroulera le championnat du monde le 2 septembre, le swin run alterne passages aquatiques et terrestres, au lieu d’un enchaînement comme au duathlon ou au triathlon.
« On nage donc avec les baskets », explique la sportive de 41 ans: « Pour contrebalancer leur poids, on a une mousse qu’on coince entre les jambes pour bien flotter. On a une combinaison spécifique, souple aux épaules et au niveau du bassin. »
Nageuse expérimentée au point d’en faire son métier avec un brevet d’État, elle travaille en piscine mais arrête les entraînements pour se mettre à la course à pied. Jusqu’au moment où elle découvre en 2018 le swin run, qui a fait son apparition dans l’Hexagone trois ans avant. « C’était le meilleur sport car il comprenait ceux que je pratiquais. »
Ce premier déclic en entraîne un autre, à l’occasion de la crise du Covid-19. « Je me suis dit, je me bouge, je pars. » Direction La Croix-Valmer où elle avait appris qu’un poste se libérait au service municipal des sports.
De quoi permettre une mutation comme fonctionnaire territorial. Un secteur qu’elle connaît bien pour y avoir des amis pratiquant également sa nouvelle passion mais aussi des attaches anciennes: « Mes parents ont une maison à Cavalaire depuis 1992, donc je viens depuis que je suis toute petite. L’intégration s’est bien passée, je peux nager en mer et courir dans les collines. Il y a tout ici pour bien s’entraîner. »
« Question de partage »
Dans son nouvel emploi, elle trouve en outre une diversité qu’elle n’avait pas en Ile-de-France (« on a surtout des postes en piscine »), pouvant bien mettre en pratique son concours Etaps (éducateur des activités physiques et sportives). « On donne des cours de gym sur la plage, tous les vendredis je suis en randonnée, on intervient dans le sport après l’école, de la maternelle au primaire, et puis l’été, on fait des activités pour les touristes à la plage tous les matins. » Sans oublier des initiations au swin run.
En parallèle, celle qui est également membre de l’UST Courir à Saint-Tropez, multiplie les entraînements 6 jours sur 7 (soit 50 km de course et 10 km de nage par semaine), en solo ou en binôme. Outre des sorties le week-end entre amis puisqu’il y a, entre Cavalaire et La Croix-Valmer, une petite communauté. « Il y a un côté plus ludique que le triathlon. En général, quand on aime vraiment le swin run, on fait ça en duo. On peut même être attaché par une corde pour s’entraider. C’est une question de partage. Le triathlon, c’est le chrono, l’effort. J’en ai fait mais ça ne m’attire pas et je n’aime pas trop le vélo! Je m’éclate, c’est la liberté et on peut relier des endroits qui sont normalement inaccessibles. Ce n’est pas que la compétition. »
Pour le championnat du monde, Olivia Feydel est passée par une manche qualificative avec sa binôme qui habite à Monaco. En octobre dernier à Cannes, elles ont donc marqué suffisamment de points pour être qualifiées. Depuis février, quand elles ont appris la bonne nouvelle, jusqu’au jour J qui démarre à 6h, il faut boucler son budget (2.000e d’inscription) et donc trouver des sponsors (la mairie l’aide), se soumettre à un régime strict et monter en puissance, côté mental comme physique.
Car le défi est de taille: 70 km (dont 60 à pied)! « La plus longue section de natation fait 1.600 m dans l’eau froide et les courants et celle de course 17 km. » Jusqu’à présent, la Croisienne avait atteint 47 km en cumul. Elle ne se focalise pas sur le temps, espérant mettre une douzaine d’heures pour cette découverte (le record étant de 7h30 chez les hommes et environ 9h pour les femmes, les Suédois étant pour le moment indétrônables). « On va donner le meilleur de nous-mêmes. »
Pour se mettre en condition, elle a ainsi participé à un swin run dans le Verdon le 28 avril, avec passage en canyon. Car même la combinaison protège du froid, elle ne couvre pas tout le corps et il faut s’habituer à une eau qui ne dépassera pas les 15 degrés. « Je vais nager en mer quasiment toute l’année. Je vais m’entraîner jusqu’à mi-août et ensuite il faut reposer le corps. »
Seul souci: courir, même tôt, sous la chaleur estivale…
« Ne cherche pas tes limites, tu n’en as pas »
Si vous étiez un lieu?
J’habite au bord de la mer mais j’ai beaucoup d’affect avec la montagne. J’adore Méribel.
Si vous étiez une qualité?
On me dit souvent, professionnellement et personnellement, que je suis assez flexible, que j’arrive facilement à m’adapter.
Si vous étiez un défaut?
Impulsive. Mais ça va mieux! (rires)
Si vous étiez une odeur?
La fleur d’oranger, une odeur qui vient de mon enfance
Si vous étiez un son?
Le chant des baleines. C’est dans la mer en plus, donc ça me parle.
Si vous étiez un film?
Les autres (d’Alejandro Amenábar, 2001) avec Nicole Kidman. La fin est incroyable.
Si vous étiez un livre?
L’île des oubliés (de Victoria Hislop), une histoire vraie des exilés de la lèpre en Crète. C’est un récit qui m’avait beaucoup touchée.
Si vous étiez un animal?
Je suis très fascinée par les orques, je ne sais pas d’où ça vient. C’est mon rêve d’en voir.
Si vous étiez une musique?
Plutôt électro. Aiguilhe de Joris Delacroix. Je suis très sensible à ces sons.
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