@ Shutterstock – Le président du HCC suggère que la France a des progrès à faire afin de pouvoir faire face au changement climatique.
Le gouvernement a présenté, lundi, son troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Le HCC indique en réponse que la France a toujours des progrès à faire en terme de préparation face au dérèglement climatique, lui suggérant de renforcer le financement ou la valeur juridique.
Plan national d’adaptation au changement climatique : ambitieux mais nécessaire
Le plan mis en place par le gouvernement met l’accent sur la mise en œuvre d’une cinquantaine de mesures, du renforcement des protections pour les travailleurs à différentes études pour mieux préparer les transports et l’agriculture. Il se fonde sur une trajectoire de réchauffement de référence de 4°C en 2100 en France.
François Soussana, président du HCC indique à l’AFP que « même si le PNACC constitue une étape importante pour l’adaptation, la France n’est pas encore prête à faire face aux impacts du changement climatique ». Il regrette un « décalage » entre les moyens mis en œuvre et des besoins qui augmentent.
Le HCC, organisme indépendant regroupant scientifiques et experts, a remis un avis au gouvernement en formulant 24 recommandations, à commencer par la publication d’un « plan pluriannuel de financement détaillé », alors que les financements actuels sont jugés « très insuffisants ».
« L’Etat ne pourra pas tout faire, vous pouvez aussi demander des efforts en renforçant les normes », explique Jean-François Soussana. Par exemple l’introduction de normes de confort d’été pour les bâtiments, dont le coût pèserait essentiellement sur les acteurs privés.
Le Haut conseil au climat appelle à une législation plus forte
Selon le HCC, le plan a une faible valeur juridique. Le Conseil réclame qu’il soit inscrit au niveau législatif et réglementaire, en particulier dans le code de l’environnement. Il demande aussi un « pilote » pour que les politiques concernant de nombreux secteurs (agriculture, énergie, transports, travail etc.) restent cohérentes et ambitieuses.
Jean-François Soussana indique que les arbitrages importants doivent être« pris au niveau du Premier ministre sous l’égide du secrétariat général à la planification écologique » (SGPE).
Antoine Pellion, directeur de cet organisme de coordination rattaché à Matignon et soutenu par le HCC, a récemment annoncé son départ, une situation liée à une perte d’influence selon certains observateurs.
Jean-François Soussana affirme que l’avis formulé demande aussi au gouvernement de planifier « les mesures d’adaptation transformationnelle qui deviendront nécessaires », c’est-à-dire « qui supposent une remise en cause de tout le système ».
Par exemple en agriculture, ne plus se contenter de « changer les variétés et les dates de semis » mais « modifier les cultures et la chaîne de valeur qui va jusqu’à l’alimentation », explique l’ingénieur agronome.
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