Changer le nom de l’Université de Moncton coûterait moins d’1,2 million de dollars

Changer le nom de l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick coûterait moins de 1,2 million de dollars, avance un comité d’experts. Il réplique de la sorte au refus de l’institution universitaire de continuer d’envisager de changer sa dénomination. L’université avance que l’opération coûterait au bas mot 4,6 millions. Presque quatre fois plus.

En décembre dernier, à la suite d’une réunion, le conseil de l’université avait, sur cette base, refusé de « prolonger le processus de réflexion sur la dénomination de l’Université de Moncton ». Son rapport officiel arguait, en préambule, qu’il est plus important de consacrer les ressources financières de l’université à la mise en oeuvre de son plan stratégique plutôt que de dépenser près de 5 millions pour assurer un changement de nom.

Un comité de citoyens, constitué autour de plusieurs anciens de l’université, n’a pas été convaincu par l’explication. « Deux universités de taille importante ont changé de nom récemment », a indiqué l’un des membres du comité à l’occasion d’une conférence de presse tenue mardi. Le regroupement observe que, dans ces deux cas comme dans d’autres, « les coûts étaient nettement inférieurs » à ce qu’avance l’administration de l’Université de Moncton pour s’opposer au changement de nom.

Le cas de l’Université du Wisconsin, laquelle compte 162 000 étudiants, est évoqué. La facture pour opérer son changement de nom s’est élevée à 480 000 $US (près de 660 000 $CA). Dans le cas de l’Université de Galway, en Irlande, une institution de 18 000 étudiants, la facture a atteint près de 500 000 € (environ 730 000 $CA).

L’Université de Moncton compte pour sa part environ 5500 étudiants. Les coûts pour assurer son changement de nom étaient pourtant estimés par sa direction, en décembre dernier, à plus de 4,6 millions de dollars.

Déportation des Acadiens

Or, une analyse fine des variables énoncées par l’université arrive à une évaluation très différente des coûts. Les données en cause ont été compilées et décryptées par André Leclerc, professeur émérite d’économie de l’Université de Moncton ; Michel Nadeau, ancien directeur des services administratifs de la même université ; Sylvio Boudreau, ancien vice-président au secrétariat général du collège Communautaire du Nouveau-Brunswick ; et Pierre Cadieux, ancien professeur en management de l’Université du Québec à Rimouski.

Selon les projections offertes par ce quatuor sous forme de tableau, les coûts d’une telle opération pourraient difficilement dépasser le 1,2 million de dollars.

À leur sens, les chiffres donnés par l’administration actuelle de l’université pour justifier le statu quo sont pour le moins exagérés. Ils ne tiennent pas la route.

L’Université de Moncton tire son nom de celui de Robert Monckton (1726-1782), un haut gradé de l’armée coloniale britannique. Ce militaire apparaît responsable d’une partie de la déportation des Acadiens et de sévices commis à l’égard du peuple Micmac. L’officier britannique s’était notamment employé, durant sa carrière, à arrêter des Acadiens, à brûler leurs villages et à mettre en place la déportation par bateau de 1100 d’entre eux.

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