Choose France : avion électrique, filière batterie et finance à l’honneur

Petit à petit, la France se dote des industries du XXIe siècle. À l’occasion du sommet des investissements étrangers Choose France, l’exécutif dévoilera lundi une demi-douzaine de projets industriels et financiers. Ces derniers viennent ajouter des maillons manquants, de nouvelles chaînes de valeur et mettent en place les acteurs financiers pour financer le tout.

· Un projet de raffinage de métaux pour batteries

La France a déjà décroché quatre projets de gigafactories de batteries pour l’automobile – et bientôt cinq avec celle à venir de Blue Solutions , la filière spécialisée du groupe Bolloré. Une condition nécessaire mais pas suffisante pour se libérer de la dépendance chinoise. Le sommet Choose France 2024 est l’occasion pour l’exécutif de dévoiler deux nouveaux projets dans l’amont de la chaîne.

Le groupe suisse KL1 a choisi Blanquefort, près de Bordeaux, pour y installer une usine de raffinage de cobalt et de nickel, matériaux entrants dans la composition des batteries dites NMC, produites par exemple par ACC , et bientôt AESC Envision et Verkor dans le nord de la France. Situé juste après la première étape de la mine, le raffinage des matériaux intervient juste avant la production de matériaux actifs pour cathode et anode, éléments constitutifs des batteries.

Le futur site de KL1 sera doté d’une capacité de production de 20.000 tonnes de nickel et de 1.500 tonnes de cobalt par an. Il représente un investissement de 300 millions d’euros et emploiera 200 personnes, proche du site de l’usine de Blanquefort du constructeur américain Ford, fermée en 2019. « Avec cet investissement, la France sera présente sur toute la chaîne de valeur : mine, raffinage, cathode, batterie, voiture », insiste-t-on dans l’entourage de Bruno Le Maire.

· Une nouvelle coentreprise franco-chinoise dans les cathodes

Le deuxième maillon de la filière batteries concerne l’étape suivant le raffinage de matériaux, à savoir la production de matériaux actifs pour cathode. Le gouvernement présentera lundi une coentreprise entre le français Axens et le chinois Hunan Changyuan Lico, d’après une information du Figaro. Un investissement de 600 millions d’euros, créant à terme 600 emplois. Le site n’est pas encore choisi.

L’an dernier, un premier projet de production de cathode avait été présenté, issu d’une collaboration entre Orano et le chinois XTC . A la clé, un investissement de 1,5 milliard d’euros et la création de 1.700 emplois.

· Des batteries spécialisées estoniennes

Cette entreprise balte est encore confidentielle, mais elle va miser pas moins de 600 millions d’euros dans une usine et un site de R&D en Occitanie, d’après Le Figaro. Skeleton Technologies a notamment développé des batteries qui se rechargent en 60 secondes et sont utilisées sur des cycles courts dans l’aéronautique ou les engins de chantier. Le projet permettra la création de 300 emplois.

· Les avions électriques de Lilium atterrissent en Nouvelle Aquitaine

Les projets d’avions électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) se multiplient. La start-up allemande Lilium a réussi à lever plus d’un milliard d’euros ces dernières années et a choisi la France pour y installer sa future usine. Un investissement de pas moins de 400 millions d’euros, avec la création de 850 emplois à la clé pour assembler les eVTOL de la licorne allemande. Ceux-ci devraient pouvoir franchir d’un coup d’aile 300 km à la vitesse de 300 km/h.

« C’est un des grands projets innovants de décarbonation dans l’aéronautique », se félicite-t-on à Bercy. L’Etat français soutient le projet via la garantie des projets stratégiques, une garantie de prêt pour construire l’usine.

· Les banques d’affaires choisissent Paris

La banque américaine Morgan Stanley va inaugurer à l’occasion du sommet Choose France un nouveau « campus » européen à Paris, avec à la clé le recrutement d’une centaine de personnes et l’agrandissement de son siège historique français, situé dans le 8e arrondissement de la capitale.

La France deviendra ainsi le nouveau « centre de recherche mondial » du groupe, spécialisé dans la banque d’investissement et la gestion de fortune, avec l’embauche de professionnels de l’analyse quantitative, chargés notamment d’assister les traders.

La firme de Wall Street, présente à Paris depuis plus de 50 ans, a nettement fait gonfler ses effectifs dans la capitale depuis le Brexit, à l’instar des autres grandes banques américaines, passant de 150 personnes à près de 400 en quelques années.

Deux autres banques étrangères annonceront aussi l’ouverture d’un nouveau siège européen à Paris : il s’agit de l’émiratie First Abu Dhabi Bank et de la nigérianne Zenith Bank, confirmant ainsi l’intérêt des grands groupes financiers (hors Etats-Unis) de s’implanter en France pour piloter leurs activités sur le continent, après la récente installation du fonds singapourien Temasek .

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