Chronique – Tinzaouatène : Quand l’Algérie joue avec le feu, le Mali riposte avec la plume et la loi

Il y a des silences qui valent diplomatie. Il y a aussi des silences qui tuent. Le Mali a longtemps fait preuve de retenue dans ses relations avec son voisin du Nord. Trop longtemps, peut-être. Mais il semble que ce temps soit désormais révolu.

Bamada.net-Le 7 avril 2025, depuis New York, la Mission permanente de la République du Mali auprès des Nations Unies a envoyé un message clair, net et sans détour à la communauté internationale. Dans une correspondance signée par l’Ambassadeur Issa Konfourou, le Mali dénonce officiellement la destruction délibérée d’un drone de ses forces armées par l’Algérie, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, à Tinzaouatène, région de Kidal.

Ce n’est pas seulement un drone qui a été abattu dans les airs. C’est un acte symbolique, une tentative de rabaisser la souveraineté d’un État qui se redresse, coûte que coûte. Et cette fois, le Mali ne plie pas l’échine. Il riposte. Avec la diplomatie. Avec le droit. Avec la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour que ce territoire reste debout.

Tinzaouatène, ce point de tension oublié… ou surveillé ?

On aurait pu croire que cette zone reculée, entre les roches de l’Adrar des Ifoghas et les frontières floues du désert, n’intéressait plus personne. Mais l’Algérie y jette toujours un œil. Un œil inquiet, voire envahissant.

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Le drone malien — un appareil de surveillance, non armé — faisait simplement son travail : observer et protéger notre territoire. Ce territoire si souvent violé par les intrusions de groupes terroristes, parfois bien connus de nos voisins. Et voilà que l’Algérie, sans avertissement, choisit de le détruire. Par caprice ? Par stratégie ? Par arrogance ? Peu importe. L’acte est là. Documenté. Préparé. Préjudiciable.

La voix du Mali s’élève. Enfin.

Ce qui change cette fois-ci, ce n’est pas l’attaque en elle-même. Ce sont les suites.

Dans sa lettre à l’ONU, le représentant malien ne se contente pas de se plaindre. Il demande à ce que le communiqué du gouvernement de transition (n°073) soit officiellement transmis aux membres du Conseil de sécurité. Qu’il soit inscrit dans les annales de l’histoire. Que le monde entier sache que le Mali ne baisse plus les yeux.

Mieux encore, une procédure judiciaire a été ouverte à Bamako, ciblant les auteurs et complices de cette agression : association de malfaiteurs, actes de terrorisme, atteinte à la souveraineté, tout est sur la table. Le Mali agit sur deux fronts : la diplomatie et le droit.

L’Algérie prise dans son propre jeu

Difficile, aujourd’hui, pour Alger de jouer la carte de l’innocence. Depuis des années, les rapports sont tendus. Depuis des mois, les gestes sont ambigus. Et depuis quelques semaines, les provocations sont de plus en plus visibles : monticules de sable dressés entre les deux Tinzaouatène, fermeture forcée de la frontière, discours hostiles voilés sous la rhétorique diplomatique.

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Mais les nouvelles autorités maliennes, elles, ne sont ni dupes ni effacées. La stratégie est désormais claire : chaque acte d’hostilité recevra une réponse appropriée. Et si l’Algérie pensait que le Mali restait isolé, elle oublie que les temps ont changé. L’AES (Alliance des États du Sahel), l’unité de la défense régionale, et le soutien populaire à l’intérieur du pays donnent aujourd’hui à Bamako une légitimité et une puissance que beaucoup avaient sous-estimées.

Une chronique du réveil malien

Le drone n’est qu’un symbole, certes. Mais un symbole fort. Il incarne cette nouvelle ère où le Mali observe, surveille, maîtrise son ciel, tout autant que son avenir. Le message envoyé à New York n’est pas seulement destiné au Conseil de sécurité. Il est destiné au monde entier : le Mali est debout, vigilant et déterminé.

Le silence est désormais rompu. Le pays des hommes dignes a retrouvé sa voix, et cette voix portera — dans les chancelleries, dans les cours internationales, et surtout dans les cœurs de tous les Maliens.

Et à Tinzaouatène, au-delà des vents du désert, ce n’est plus seulement un drone qu’on attend. C’est la justice, la vérité et la souveraineté.

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MLS

 

Source: Bamada.net


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