Climat de terreur et d’arbitraire au Burkina Faso : un opposant arrêté après avoir dénoncé le massacre de civils Peuls

Au Burkina Faso, un nouvel opposant politique Idrissa Barry, vient d’être arrêté : nouveau signe du « climat de terreur et d’arbitraire » qui règne dans le pays dirigé par une junte, soulignent la Deutsche Welle et Jeune Afrique. Pour preuve, la manière dont la presse locale passe cet événement sous silence ou bien en parle avec prudence, sachant qu’au Burkina, des journalistes sont régulièrement arrêtés et des médias suspendus, rappelle la BBC.  Idrissa Barry a été « enlevé », titre Le Faso mais avec des guillemets, avant de reprendre, tel quel, le communiqué de presse du mouvement « Servir et Non Se Servir » (Sens) dont fait partie Idrissa Barry. Le militant a bel et bien été enlevé, et ce, dans les locaux de la mairie de Saaba, près de la capitale Ouagadougou, dans le centre du Burkina, précisent, en dehors du pays, le site d’information ivoirien Koaci, Jeune Afrique et la Deutsche Welle. Idrissa Barry avait dénoncé, au début de la semaine, des massacres de civils peuls à Solenzo, un village de l’ouest du pays, attribués à l’armée burkinabé et à ses supplétifs, les Volontaires pour la défense de la patrie. « Arrêter des individus qui dénoncent ces crimes ne disculpera pas les criminels. Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on réussira à baisser la fièvre », diagnostique, sur Facebook, le compte « Henry Sebgo » (un nom d’emprunt qui rend hommage au célèbre journaliste burkinabè Norbert Zongo). Et d’asséner, encore, « qu’on le veuille ou non, à Solenzo, des Burkinabè ont été massacrés sur une base ethnique par des miliciens ».

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Des exactions de civils Peuls, documentées dans des vidéos « insoutenables » : « Les balles et les machettes de la haine », c’est le titre d’un article du site d’information sénégalais Enquête +, repéré par Courrier International, qui décrit les massacre commis, la semaine dernière, à Solenzo, un village de l’ouest du Burkina Faso. Ces exactions ont été documentées par « des vidéos insoutenables », relayées sur les réseaux sociaux, tels que Telegram, et analysées, également par Human Rights Watch. On peut y voir des dizaines de corps ligotés, jonchant le sol, dont de nombreux enfants et adolescents. « Certaines victimes ont les yeux bandés, tandis qu’un bébé pleure près du corps de sa mère », raconte Enquête +. Les auteurs de ces actes, identifiés par leurs T-shirts verts notamment, comme des  Volontaires pour la défense de la patrie, une milice civile soutenue par l’État, « interrogent violemment les survivants, cherchant des informations sur les djihadistes présumés. ‘Où sont vos leaders, ceux qui tiennent les fusils ?’, lance un milicien à une femme blessée, allongée sur des feuilles mortes. ‘Je ne sais pas. J’ai mal, il est cassé’, murmure-t-elle en pointant son dos », écrit le site d’information sénégalais Enquête +.

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Accusations et stéréotypes mortels contre les Peuls

Ces scènes d’exactions se répètent dans plusieurs villages où les populations peules, déjà vulnérables, souligne Enquête +, « ont trouvé refuge face à la montée des tensions communautaires et à l’armement massif des Volontaires pour la défense de la patrie ». La communauté peule est stigmatisée au Sahel pour ses liens supposés avec les groupes jihadistes, que ce soit au Burkina, au Mali ou au Niger, relève Jeune Afrique. La question djihadiste, précise la Deutsche Welle, « vient s’ajouter à des problèmes qui existent depuis des siècles : la cohabitation souvent violente entre les éleveurs peuls et les agriculteurs, qui appartiennent à d’autres ethnies ». Le mouvement « Sens » d’Idrissa Barry avait estimé que plus de 500 Peuls ont ainsi été tués par l’armée burkinabè et ses supplétifs, depuis 2023, note Jeune Afrique. Ses militants en avaient ainsi appelé au chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré, « accusant les autorités d’être restées muettes. » La presse burkinabè, muselée, l’est presque autant.

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La junte et les médias d’Etat dénoncent des désinformations occidentales : Le Faso ne fait que relayer les démentis du gouvernement, tandis que la Radiodiffusion Télévision du Burkina multiplie les reportages, ici et , pour accuser les médias occidentaux de désinformation quand ces derniers, comme Jeune Afrique, évoquent les exactions de l’armée et ses supplétifs contre les Peuls, à Solenzo. « Une allégation pour le moins grave, on se croirait à un cirque. Le journal accuse les volontaires pour la défense de la patrie d’être à l’origine de massacres communautaires ciblés, tentatives de manipulation ou perte de la raison. Concernant le Burkina, ce n’est pas la première qu’un média occidental à l’image de Jeune Afrique fait de la désinformation selon certains Ouagalais », raconte le journaliste de la Radiodiffusion Télévision du Burkina, dans le cadre d’un reportage de 5 minutes, où des habitants de Ouagadougou, la capitale burkinabè, doutent, face caméra, des informations données par des médias français et occidentaux en général. De son côté, le Chef d’État-Major Général des Armées a insisté, hier, sur l’importance de la discipline et a mis en garde contre l’usage des réseaux sociaux, rapportent Burkina24 et le site burkinabè Minute.bf.

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Dans un pays où la propagande russe a fonctionné à plein régime contre la présence occidentale, ces dernières années – nous en avons déjà parlé dans cette chronique, pour mieux étendre l’influence du Kremlin sous couvert d’initiatives culturelles et sportives avec l' »African initiative », par exemple, dans un nouvel acte de rupture avec l’ancien colonisateur français, le Burkina, le Niger et le Mali, pays dirigés par une junte, viennent d’annoncer leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie, notent le journal québecois Le Devoir, le quotidien suisse Le Temps. Cette organisation promeut non seulement la langue française, mais aussi la diversité culturelle, la démocratie et les droits humains, indique la BBC. Le Burkina Faso, où les journalistes sont muselés par la junte, ne peut plus compter, non plus, sur Voice of America, supprimée par Donald Trump et Elon Musk, si bien que pour le Washington Post, désormais, « en Afrique et en Amérique latine, les médias de propagande russes et chinois, en plein essor, ne verront plus leurs mensonges contestés par une alternative fondée sur les faits ».

Deux mois de présidence Trump, entre « bling-bling » et face sombre pour la science

Donald Trump a remodelé le Bureau ovale à son image, avec un côté « bling-bling », relèvent The Daily Beast et [First Post](https://www.firstpost.com/explainers/all-bling-inside-the-oval-office-that-received-a-makeover-by-donald-trump-13872514.html https://www.foxnews.com/video/6370254748112), en s’entourant d’accessoires clinquants, dorés, comme le dévoile une visite guidée, accordée à Fox News. Le président républicain, investi il y a deux mois jour pour jour, montre notamment des angelots dorés qui lui appartiennent et qui ornent, désormais, les portes du Bureau ovale. Donald Trump a aussi placé bien en évidence une grande carte du « Golfe de l’Amérique », qu’il a décidé de renommer le Golfe du Mexique.

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C’est une face bien plus sombre pour les scientifiques qui intéresse le magazine Rolling Stone. Le président Donald Trump a déclaré lors de son discours au Congrès, tout comme sur Fox News, qu’il avait coupé les aides fédérales pour des projets sur les souris « trans ». Alors il ne s’agit pas de souris transgenres, sujet honni par le camp trumpiste, mais bien transgéniques, expliquent le magazine Rolling StonePBS ou encore le Times of India : des souris utilisées dans la recherche sur l’asthme chez les femmes, sur le risque de cancer du sein ou encore sur la maladie d’Alzheimer. Au Canada, l’agence Science-Presse s’est penchée, elle, sur des sujets de recherche accusés d’être trop « woke », trop engagés pour la diversité, voire « marxistes » selon le camp républicain. Une étude sur les feuilles de menthe a ainsi été ciblée parce qu’elle parlait de « diversité ». Il s’agit en fait de la diversité au sein des plans de menthe, pour étudier la biodiversité, « rendre nos systèmes alimentaires plus résilients aux parasites », explique Science-Presse, dans le cadre du dérèglement climatique. Des recherches sur des défibrillateurs envoyés par drone, qui permettraient d’accéder plus rapidement à des personnes en détresse cardiaque dans des quartiers pauvres, ont, elles, été ciblées, parce qu’elles utilisent des mots comme « victime » et « trauma », indique l’agence canadienne Science-Presse. Sujet qu’un auditeur m’a transmis, en écrivant à l’adresse fcrdpi.radiofrance.com, je l’en remercie !

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