Comment AmineMaTue est devenu le patron du divertissement sportif sur Internet

Une ascension express en trois ans

La Kings League revisite le football avec des règles loufoques, comme un but compte double, l’exclusion désignée d’un joueur adverse ou le président du club qui peut tirer à tout moment un penalty. Au Parisien, Amine avait raconté l’engouement pour cette nouvelle compétition où l’on retrouvait d’anciennes vedettes comme Eden Hazard et Francesco Totti. « On a déjà eu des milliers de candidatures, c’est assez fou : il y a des anciens joueurs pros, des joueurs en activité sans contrat, des personnalités… Il y a vraiment de tout. Sur ce que j’ai déjà vu, il y a des fous furieux qui veulent jouer. »

Connu à la base pour ses blagues sur le réseau social X (anciennement Twitter) et sa contribution écrite à des vidéos d’autres youtubeurs, « AmineMaTue » est aujourd’hui l’un des visages incontournables de l’Internet en France. Capable d’organiser des événements caritatifs comme le StreamForHumanity mais aussi d’être invité dans les vidéos de MisterBeast, le plus gros youtubeur de la planète (381 millions d’abonnés), le natif de l’Eure occupe une place prépondérante dans les nouveaux formats. Celui qui a commencé à faire ses propres lives durant le confinement en 2020 a engrangé une popularité inouïe. 

Des matchs mieux produits que certaines rencontres de L1

Supporteur du Paris Saint-Germain, les passerelles avec le ballon rond ne vont pas tarder avec des matchs amicaux organisés contre l’Espagne. Des streameurs contre d’autres streameurs, le concept peut paraître sans intérêt mais, encore une fois, les audiences cartonnent. Amine ne lésine pas sur les moyens de production : le premier Eleven All Star avait été capté par 24 caméras, bien plus que certains matchs de L1. Alors que les têtes pensantes du football mondial n’arrêtent pas de vouloir attirer les jeunes vers le sport, il a déjà un coup d’avance en se tournant vers le divertissement. Quoi de plus détonnant que de voir Pfut, autre streameur, mettre un petit pont au champion du monde Adil Rami ? 

Il n’en fallait pas plus pour qu’il prenne les commandes de la première édition de la Kings League en France, dont les matchs d’ouverture ont lieu ce dimanche 6 avril. Parmi les présidents de clubs, on retrouve Squeezie, Michou ou encore Kameto. Peu importe si ces personnalités du Web ne sont pas reconnues pour leur culture du football, elles se sont prises au jeu en sélectionnant avec minutie leur staff et leur joueur. De son côté, Amine s’est entouré de Samir Nasri et de Jérémy Ménez pour parfaire son équipe. Rudement critiquée à son époque, la génération 87 tient aussi sa revanche en étant nettement appréciée par les jeunes suiveurs des streameurs. 

Les Bleus participent à la fête

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Le Kangourou du jour

On a ainsi pu assister à la draft de la Kings League le 24 mars dernier au Dojo de Paris : comme dans un système NBA, les huit équipes sélectionnaient tour à tour leurs joueurs en s’envoyant des piques. Pas de mercato ou de centre de formation, mais des adjoints qui avaient étudié minutieusement leur dossier, stats à l’appui, pour choisir leurs joueurs. Si l’objectif principal est de s’amuser, certains ne perdent pas de vue la compétition et l’envie de gagner. 

À LIRE AUSSI Pogba peut-il revenir à son meilleur niveau après sa longue suspension ?Il n’y a pas que les retraités qui se sont pris au jeu dans cette aventure inédite : les internationaux français Aurélien Tchouaméni, Jules Koundé, Mike Maignan et Manu Koné auront ainsi leur propre équipe. C’est sans doute là que la Kings League peut faire le plus de mal, à l’heure où les audiences des matchs des Bleus diminuent et que la L1, engluée dans les soucis de droits télé, cherche désespérément un nouveau cap. Loin de ces préoccupations, le streameur normand a trouvé le bon filon et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : la France va accueillir en juin la deuxième édition de la Coupe du monde de la Kings League. Vous n’avez pas fini d’entendre parler de cette compétition ni d’Amine.