Le Commonwealth entame une nouvelle page de son histoire. Lundi 1er avril 2025, Shirley Ayorkor Botchwey, ancienne cheffe de la diplomatie ghanéenne, a officiellement pris ses fonctions de secrétaire générale de l’organisation à Londres.
Désignée lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement en octobre dernier aux Samoa, elle succède à Patricia Scotland, dont le mandat a duré neuf ans.
Avec cette nomination, elle devient la première femme africaine – et la deuxième personnalité africaine – à occuper ce poste à la tête de l’association qui rassemble 56 pays représentant un tiers de la population mondiale.
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Une voix africaine au cœur d’un monde en mutation
Lors de sa prise de fonction au siège du Commonwealth, Shirley Botchwey a souligné les bouleversements économiques, géopolitiques et sociaux qui secouent la planète. Hausse des dépenses militaires, ralentissement de la croissance mondiale, fragilisation du multilatéralisme… Autant de phénomènes qui, selon elle, ont des conséquences concrètes sur les citoyens, notamment la montée de la pauvreté, du chômage et la réduction de la protection sociale.
« Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est sans précédent. Il exige de nous une réponse collective, stratégique et solidaire », a-t-elle déclaré.
Trois axes de transformation
Soucieuse d’insuffler une nouvelle dynamique à l’organisation, la Secrétaire générale a défini trois priorités pour son mandat, qu’elle a présentées comme les fondements d’un « Commonwealth bâti sur tous les talents ».
D’abord, elle souhaite renforcer l’autonomisation des femmes et des jeunes, en leur fournissant les outils, les compétences et les opportunités nécessaires pour s’adapter à un monde en constante évolution.
Ensuite, elle entend relancer les échanges économiques entre les pays membres : commerce, investissements, connectivité. Pour Shirley Botchwey, ces leviers sont essentiels pour soutenir une croissance inclusive et équitable. Elle insiste d’ailleurs sur le fait qu’aucun État ne doit être mis à l’écart, quelle que soit sa taille ou son niveau de richesse.
Enfin, elle place la lutte contre le changement climatique au sommet de ses priorités. Qualifiant cette crise de « plus grand défi de notre époque », elle appelle à une réforme du système financier mondial pour permettre aux pays vulnérables, notamment les petits États insulaires du Commonwealth, d’accéder à un soutien accru et adapté.
Un leadership tourné vers la modernisation
Pour répondre efficacement aux attentes des populations, Shirley Botchwey s’engage également à accélérer la modernisation du Commonwealth. Elle ambitionne de bâtir des partenariats plus agiles et plus efficaces, afin d’aligner les actions de l’organisation sur les besoins réels des citoyens.
S’appuyant sur les valeurs fondamentales du Commonwealth – démocratie, paix, gouvernance, droits humains et égalité des chances – elle a insisté sur la nécessité de préserver l’unité des membres face aux turbulences internationales. « Les défis sont énormes, mais ensemble, nous avons la capacité de les surmonter », a-t-elle assuré.
Une trajectoire symbolique
Née à Accra, Shirley Botchwey incarne à elle seule l’évolution d’un Commonwealth plus inclusif et représentatif. En accédant à ce poste, elle envoie un message fort à l’ensemble des nations membres : « peu importe d’où vous venez dans le Commonwealth, ce chemin vous est accessible. »
C’est sur une note d’engagement résolu qu’elle a conclu son discours : « Avançons avec courage, détermination et un engagement inébranlable pour bâtir un Commonwealth qui prospère réellement ensemble. »
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