Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a tiré la sonnette d’alarme face à la « saignée » migratoire que connait son pays. Il a notamment déploré le naufrage d’une embarcation qui a coûté la vie à 26 migrants guinéens au large du Sénégal, il y a quelques jours.
La Guinée a été lourdement frappée par un drame de l’immigration faisant réagir le gouvernement. « Nous avons enregistré près de 26 morts officiellement pour le moment », a déclaré à la presse le chef du gouvernement guinéen, Amadou Oury Bah. La plupart des victimes du naufrage étaient originaires de Matam, une commune de Conakry, la capitale guinéenne. Ce drame, qui s’est produit début mai, n’est que la partie visible de l’iceberg.
Des milliers de Guinéens en attente d’être rapatriés
Selon le Premier ministre, des milliers de jeunes Guinéens se trouvent actuellement dans des situations précaires dans différents pays dans l’attente d’un rapatriement. « Nous avons aujourd’hui près de 3 000 de nos jeunes qui attendent d’être rapatriés du côté du Niger, 1 200 du côté de l’Algérie, 400 du côté de la République arabe d’Égypte », a poursuivi Bah Oury.
Des milliers d’autres Guinéens « sont dans les camps en Italie, sans compter ceux qui sont aux États-Unis dont je n’ai pas le nombre. C’est une hémorragie pour notre pays », a-t-il déclaré, soulignant les multiples voies empruntées par les migrants. Le naufrage de Matam met en lumière les dangers auxquels s’exposent ces jeunes en quête d’une vie meilleure en Europe.
Une batterie de mesures
Le Premier ministre a appelé à une mobilisation collective pour endiguer ce phénomène et créer des opportunités pour les jeunes en Guinée.Face à l’urgence de la situation, les autorités guinéennes ont annoncé la mise en place de plusieurs mesures pour endiguer le fléau de l’immigration clandestine. Parmi ces mesures, on peut citer le renforcement de la coopération avec les pays de transit et d’accueil.
Il s’agit de collaborer avec les pays voisins et européens pour mieux surveiller les flux migratoires et identifier les réseaux de passeurs. Il y a aussi la sensibilisation des populations via des campagnes qui seront menées auprès des jeunes et des familles pour les informer des dangers de l’immigration clandestine et des alternatives possibles. Le gouvernement guinéen s’engage à créer des emplois pour les jeunes, notamment dans les zones rurales, afin de leur offrir des perspectives d’avenir dans leur pays.
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