Au Gabon, l’acquisition de la nationalité est régie par le décret 58/PR du 2 mars 1962 déterminant les modalités d’application du Code de la nationalité gabonaise.
C’est donc un texte vieux de 62 ans, retoqué par la plupart des Gabonais qui appellent aujourd’hui à revoir en profondeur et même à en durcir les conditions d’octroi aux ressortissants étrangers qui en font la demande.
Les nationaux, qui se sont abondamment exprimés à ce sujet lors du Dialogue national inclusif (DNI) à Angondjé, dénoncent la grande permissivité observée dans la délivrance d’un droit gabonais à des individus venus essentiellement faire fortune et ne manifestant visiblement aucun amour ou un quelconque attachement envers cette patrie qui leur a tout donnée.
Cette situation, déjà peu supportable sous le long règne du défunt président Omar Bongo Ondimba, avec notamment l’émergence de « Gabonais » se targuant d’être « plus Gabonais » que les nationaux de souche, a connu ces quinze dernières années un niveau de tolérance difficilement acceptable sous d’autres cieux.
La nationalité gabonaise était alors attribuée à des personnes étrangères, tel un vulgaire titre. Sans qu’aucune enquête portant sur la moralité, la conduite et la loyauté du postulant ne soit menée.
Beaucoup ont sûrement encore en mémoire la fameuse « légion étrangère » qui sévissait et régentait tout depuis le Bord de mer. Sous son autorité exercée avec la complicité de quelques nervis à sa solde, on ne compte plus le nombre de Gabonais à avoir été humiliés sans jamais obtenir réparation.
Ce sont donc ces Gabonais « traumatisés » par les « frères venus d’ailleurs » et dont plusieurs d’entre eux ne s’intègrent d’ailleurs pas à la société gabonaise, qui se sont exprimés à travers les délégués réunis pendant trois semaines à Angondjé.
Les débats autour de la nationalité étaient particulièrement houleux. En appelant les autorités à endurcir les conditions d’obtention de celle-ci, ils espèrent être entendus pour recouvrer leur dignité. La balle se trouve donc à présent dans le camp des décideurs.
Olivier NDEMBI
Libreville/Gabon
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