Congo  : le contrat de la Senelec suspendu en attendant avis technique (Vidéo )

« On s’arrête tout en attendant la décision de la commission technique » sous l’égide de la Primature. Tels sont les mots d’Isidore Mvouba, président de l’Assemblée nationale congolaise, le 27 février 2024, à propos du contrat de distribution d’électricité attribué à SENELEC, la Société nationale d’électricité du Sénégal. L’opérateur ouest-africain avait été choisi, rappelons-le, suite à un appel d’offres international, face à des concurrents de premier plan dont le groupe suisse Hydro Opération International et le libanais Mrad Company, comme le rapporte Jeune Afrique. « Le dossier technique de l’opérateur sénégalais était le meilleur, imprégné des réalités de la gestion de la relation client dans le contexte africain », détaille une source proche du dossier. Le processus  est suivi de près par la Banque Mondiale, qui devrait financer à hauteur de 100 millions de dollars.

Cependant, les travailleurs syndiqués demandent l’annulation du contrat attribué à la Senelec, donnant un ultimatum de sept jours au gouvernement à partir d’une manifestation sporadique organisée le 21 février dernier devant les locaux de la société publique congolaise E2C (Énergie Électrique du Congo). 

D’où la décision du président de l’assemblée, le 27 février depuis l’hémicycle, dans un discours très applaudi, de suspendre le contrat. Le politique ne souhaite pas de remous dans une année électorale : « Je crois qu’on ne doit pas se cacher derrière notre petit doigt. L’énergie est une question d’importance. Une démarche est engagée dans un contexte particulier. Dans un an, nous allons affronter une élection majeure, et je n’aimerais pas, qu’au cours de cette année qui précède celle qui suit, qu’il y ait des remous dans le pays ». 

L’accord portant sur la concession des centrales hydroélectriques et l’affermage pour les volets distribution et commercialisation de l’énergie électrique avait été signé le 13 février entre Émile Ouosso, ministre congolais de l’Énergie et de l’Hydraulique, et Pape Mamadou Diop, directeur général de la Senelec, en présence du Premier Ministre Anatole Collinet Makosso.

Selon les termes du contrat, la SENELEC, à travers sa filiale locale (la Société nationale d’électricité du Congo) devrait assurer pendant dix ans la distribution de l’électricité à travers le pays. Elle sera également chargée de la gestion, de l’entretien, de la maintenance et de l’amélioration des performances du service public de l’électricité, à travers les systèmes de facturation des créances et de suivi des abonnés dans le cadre de la commercialisation de l’électricité. Le montant des factures restera du ressort de l’État congolais, qui fera des péréquations pour maintenir un tarif social.

La SENELEC remplace ainsi la société publique congolaise E2C (Énergie Électrique du Congo) reclassée en société de patrimoine. Selon le schéma retenu, E2C détiendra 15% de l’ensemble des segments du marché énergétique, couvrant la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’électricité. Dans un pays où à peine 40% des urbains ont accès à l’électricité (10% dans le milieu rural), l’énergie dépasse  les enjeux électoraux. 

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