On en sait un peu plus sur les raisons pour lesquelles abandonner le FCFA et introduire une nouvelle monnaie prend assez de temps en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Togo et ailleurs.
Malgré les avantages potentiels liés à l’abandon du FCFA, des inquiétudes ont retardé à plusieurs reprises la mise en œuvre de l’Eco.
Certains pays craignent de céder l’autonomie de leur politique monétaire à une banque centrale et la perte potentielle de revenus d’un tarif extérieur commun.
Les craintes de chocs financiers liés aux fluctuations des taux de change extérieurs et aux nouvelles conditions commerciales persistent également.
« Si la monnaie unique n’est pas bien gérée ou si les mesures de contrôle de l’inflation ne sont pas solides, cela pourrait entraîner une hausse de l’inflation et des prix, ce qui se répercuterait sur les biens de consommation courante, comme une miche de pain », prévient Mme Udeogu.
Abandon du FCFA : qu’est-ce qui a fait changer d’avis la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo ?
Un document de 2014 de la Banque centrale du Nigeria a mis en évidence les avantages de la monnaie unique, en insistant sur la création d’un vaste espace économique commun pour stimuler le commerce et l’investissement.
Il a également souligné l’élimination de la volatilité des taux de change, la promotion de la stabilité des prix par le biais d’une politique monétaire unifiée et la création d’une vaste réserve de fonds d’investissement.
Parmi les autres avantages, citons le renforcement des systèmes de paiement et l’amélioration de l’accessibilité des services financiers.
Quels sont les obstacles qui subsistent ?
D’importants défis subsistent, notamment des systèmes financiers sous-développés dans certains États membres, des politiques fiscales différentes et un manque d’infrastructure de paiement intégrée.
« Face aux défis politiques qui subsistent au sein de la CEDEAO et à la rivalité inhérente entre les membres anglophones et francophones, il est difficile de dire si la monnaie unique verra le jour », déclare M. Idris.
Il souligne que l’attachement des membres francophones à l’euro constitue une complication particulière.
Le lancement de la monnaie de la CEDEAO a été reporté à plusieurs reprises, de l’objectif initial de 2000 aux dates ultérieures de 2004, 2005, 2009 et 2020.
La CEDEAO vise désormais un lancement en 2027, mais malgré les engagements pris lors de la dernière réunion, nombreux sont ceux qui restent sceptiques quant au respect de cette date.
Cependant, M. Idris a déclaré qu’il existait des exemples de défis surmontés.
« Les pays européens ont réussi à surmonter leurs difficultés et disposent désormais d’une monnaie commune au lieu de la lire italienne, du franc belge, du franc français ou du deutschemark allemand, qui appartiennent désormais au passé et ont disparu », a-t-il conclu.
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