En Côte d’Ivoire, la chaîne de télévision France 24 est dans le collimateur des autorités.
En effet, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a adressé à la chaîne France 24 une lettre suite au reportage de Charlotte Boitieux sur l’immigration irrégulière en Côte d’Ivoire.
En outre, le reportage souligne que « la Côte d’Ivoire serait divisée entre une classe très riche et une classe très pauvre, en l’absence de classe moyenne, ce qui à l’évidence est une contre vérité absolue », fait observer la HACA.
« Comment peut-on objectivement soutenir qu’il n’y a pas de classe moyenne en Côte d’Ivoire ? De même, il est inexact d’affirmer que 80% de l’économie est informelle », s’interroge cette autorité administrative ivoirienne.
Pour illustrer ses propos, le reporter de France 24 présente la photo d’une maison d’un quartier précaire d’Abobo, dans le Nord d’Abidjan, qui selon elle, refléterait la réalité de la vie ivoirienne, notamment les nombreux bidonvilles et la grande pauvreté.
Poursuivant ses analyses, la journaliste de ce média français soutient que la commune d’Abobo, comprenant près de 2 millions d’habitants, serait un des foyers de départ de l’immigration irrégulière en Côte d’Ivoire.
« En mettant en regard et de façon insidieuse la supposée inégale répartition de la croissance ivoirienne et l’immigration irrégulière, la chaîne France 24 fait une approche simpliste et tendancieuse de la question de l’immigration dont les causes ne sauraient uniquement être réduites à la répartition de la croissance économique », note la HACA.
La HACA relève également que dans le reportage, des personnes sont interviewées. Pour la structure, il s’agit notamment d’une victime de l’immigration, d’une candidate au départ, d’un responsable d’une association de lutte contre l’immigration irrégulière et du directeur de l’Office français de l’immigration et de I ’intégration (OFII), à Abidjan.
Ce dernier dresse les actions de sa structure dans le cadre du retour des migrants. Par ailleurs, la HACA note-t-elle que la chaîne s’est abstenue de recueillir la réaction des autorités ivoiriennes en charge des questions migratoires, ce qui induit un « traitement déséquilibré et tendancieux de l’information ».
Les commentaires de la journaliste, ainsi que les propos rapportés des seuls intervenants, accentuent davantage le caractère tendancieux du reportage et cela est susceptible de nuire à l’image et aux efforts des autorités publiques ivoiriennes en charge des questions migratoires, relève la HACA.
Pour la HACA, ce reportage « donne à penser que les autorités ivoiriennes sont inactives et indifférentes face au phénomène de l’immigration irrégulière et laissent la population vivre dans la pauvreté et dans l’indigence totale ».
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