Une montée des tensions dans le nord du Soudan du Sud pourrait mener à une « violence généralisée », ont averti jeudi plusieurs organisations multilatérales et non gouvernementales, appelant à la désescalade. L’Etat le plus jeune de la planète, riche en pétrole mais extrêmement pauvre, est miné par les luttes de pouvoir, la corruption et les conflits ethniques.
Des combats ont éclaté les 14 et 15 février entre l’armée sud-soudanaise (SSPDF) et des « jeunes armés » dans le comté Nasir de l’Etat du Haut-Nil, bordant le Soudan, qui ont tué des civils et blessé un casque bleu, avait indiqué la Mission des Nations unies dans le pays (Minuss) la semaine dernière.
Ces affrontements ont aussi fait des milliers de déplacés et des dizaines de blessés, selon un communiqué d’Human Rights Watch (HRW) jeudi 27 février, soulignant que l’armée est engagée dans un conflit permanent avec le Mouvement populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLA/IO), groupe armé lié à Riek Machar, rival du président Salva Kiir.
Depuis le 22 février, les autorités ont déployé des « troupes, notamment des milices ethniques alliées » et les jeunes de la région, qui craignaient un désarmement forcé et d’éventuelles attaques, ont réagi en se mobilisant, selon HRW.
« Une dangereuse escalade du conflit »
« Le 25 février, les Forces de défense du Soudan du Sud (SSPDF), tout en exhortant les jeunes à se disperser, ont lancé des frappes aériennes sur les positions du SPLA/IO. Les frappes ont également touché des zones civiles, ouvrant la voie à une dangereuse escalade du conflit, » a ajouté l’organisation.
La Mission de l’Union africaine au Soudan du Sud, l’IGAD (bloc de l’Afrique de l’Est), la Minuss et la Commission de surveillance et d’évaluation de l’accord de paix (RJMEC) se sont dit jeudi « gravement préoccupés » par la considérable détérioration ces dernières semaines de la situation sécuritaire dans l’Etat du Haut-Nil.
La situation a été aggravée par la « rotation en cours des forces à Nasir », précisent les organisations, « ce qui suscite des inquiétudes quant à la probabilité d’une violence généralisée », ont-elles ajouté, appelant les parties à la désescalade.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud est en proie à des violences, qui l’empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile opposant Salva Kiir et Riek Machar, qui a fait près de 400 000 morts et 4 millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Restez informés
Suivez-nous sur WhatsApp
Recevez l’essentiel de l’actualité africaine sur WhatsApp avec la chaîne du « Monde Afrique »
Rejoindre
Un accord de paix a été signé en 2018, prévoyant, entre autres nombreuses modalités, le chantier d’une armée « unifiée », censée réunir les forces armées qui se sont combattues durant la guerre civile et assurer la sécurité à travers le pays.
Crédit: Lien source