Le Soudan du Sud est en proie à une crise humanitaire catastrophique provoquée par une violente guerre civile qui dure depuis plus de quatre ans. La moitié de la population est en situation d’insécurité alimentaire extrême et a besoin d’une aide d’urgence.
« J’ai vu beaucoup de choses ces dernières années au Soudan du Sud, et la situation ne fait qu’empirer. Notre principale inquiétude est de pouvoir accéder aux personnes qui ont besoin de notre aide. Dans certaines zones, nous devons même nager pour les atteindre », a regretté Kenyi Alison, responsable d’aide humanitaire à Oxfam.
Rappelons qu’à la suite d’une crise présidentielle survenue en 2013, le Soudan du Sud s’est enfoncé dans un conflit qui a gagné la majeure partie du pays et a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes.
Plus de 4 millions de personnes – un habitant sur trois – ont été chassées de chez elles par les violences de cette guerre, dont 2,5 millions ont fui dans les pays voisins. Il y a actuellement un million de réfugiés Sud-Soudanais en Ouganda, qui représentent la moitié de la population réfugiée dans le pays. La majorité sont des femmes et des enfants. Il s’agit de la plus importante crise de réfugiés en Afrique, s’est indigné le responsable d’aide humanitaire à Oxfam.
L’une des crises alimentaires les plus graves au monde
Le conflit a plongé le pays dans un marasme économique. Les prix des produits alimentaires et de l’énergie flambent et le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Le commerce et les marchés locaux se sont effondrés et les réserves alimentaires sont épuisées. Les populations qui ont fui ont perdu tous leurs biens : maison, cultures, revenus. Jetées sur les routes, elles se retrouvent bloquées dans des localités où les infrastructures ne sont pas prévues pour faire face à l’arrivée de dizaines de milliers de personnes.
Rappelons que les récoltes de 2017 ont été médiocres, voire inexistantes pour beaucoup. Les pronostics sont dès lors extrêmement inquiétants pour les longs mois de la saison sèche qui commence. Plus de 7,1 millions de personnes, soit la moitié de la population, sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême. Tant que la guerre continue, la situation ne peut que s’aggraver.
Moctar FICOU / VivAfrik
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