Crise diplomatique au Sahel : le Mali, le Niger et le Burkina rappellent leurs ambassadeurs en Algérie
Une escalade des tensions après la destruction controversée d’un drone malien en zone frontalière.
Les gouvernements du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont annoncé conjointement le rappel immédiat de leurs représentants diplomatiques en Algérie. Cette décision fait suite à un incident survenu fin mars, lorsque les autorités algériennes ont abattu un drone militaire malien, affirmant qu’il avait violé leur espace aérien. Bamako conteste cette version, soutenant que l’appareil a été délibérément ciblé en territoire malien, à près de 10 km de la frontière.
Dans un communiqué officiel, le ministère malien des Affaires étrangères a qualifié l’acte d’« agression préméditée », soulignant que les débris du drone ont été retrouvés sur son sol national. Les preuves techniques avancées suggèrent que l’aéronef a été touché par un missile, provoquant sa chute verticale. En réaction, le Mali a pris plusieurs mesures symboliques, dont le retrait du Comité d’état-major conjoint (CEMOC) et le dépôt d’une plainte devant des instances internationales.
Les relations entre Alger et Bamako, déjà tendues depuis des mois, se sont encore détériorées après la rupture unilatérale par le Mali de l’accord de paix d’Alger en janvier 2024. Les autorités maliennes accusent leur voisin de complicité avec des groupes armés actifs dans la région frontalière. Cette crise s’inscrit dans un contexte plus large de recomposition des alliances au Sahel, où les juntes au pouvoir ont rompu avec la France et la Cedeao pour se rapprocher de la Russie.
L’Alliance des États du Sahel (AES), réunissant les trois pays, affiche une posture commune face à ce qu’elle perçoit comme des ingérences extérieures. Aucune réponse officielle n’a encore été formulée par l’Algérie, laissant planer l’incertitude sur une éventuelle médiation ou une nouvelle escalade.
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