Crise France – Algérie : Dominique de Villepin critique Macron et Retailleau

Officiellement, Alger et Paris ont décidé, dimanche 7 avril, de tourner la page de huit mois de crise diplomatique inédite. Mais, dans les faits, en plus des nombreux dossiers à résoudre, la gestion, côté français de la crise, va laisser des traces dans la relation bilatérale et compliquer une véritable réconciliation entre les deux pays.

En France, Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et ex-ministre des Affaires étrangères sous Jacques Chirac, a été parmi les rares voix à droite à avoir critiqué et dénoncé la méthode de Bruno Retailleau dans la gestion de la crise franco-algérienne. Le ministre français de l’Intérieur a usé de menaces à l’égard de l’Algérie. 

Des menaces de « rapport de force » et de « sanctions » qu’il a réitérées cette semaine encore, ignorant les avancées enregistrées entre les deux pays pour sortir de la crise. 

Crise avec l’Algérie : Macron et Retailleau critiqués en France

« Il ne s’agit en aucun cas pour moi de personnaliser une critique, mais d’illustrer à travers la charge qui a été celle du ministre de l’Intérieur sur cette question de l’Algérie et des OQTF le risque qu’il y a de l’engrenage et de la surenchère sur les questions identitaires », a expliqué Dominique de Villepin, ce mercredi 9 avril lors de son à l’Assemblée nationale française.

« Quand il s’agit pour un homme politique non pas d’apporter des réponses, mais d’agiter des menaces, encore faut-il être sur son territoire, c’est-à-dire sur son portefeuille et en l’occurrence ce n’est pas le cas. Cette question des relations avec l’Algérie relève du Quai d’Orsay, sous l’égide du président de la République », a-t-il ajouté. 

Crise Algérie – France : Dominique de Villepin critique la stratégie bad cop/good cop du duo Macron-Retailleau 

De son côté, Emmanuel Macron a donné l’impression d’avoir laissé agir son ministre de l’Intérieur dans une répartition des rôles « bon flic/mauvais flic » avec l’Élysée et le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Ce qui a donné l’impression d’une cacophonie dans le gouvernement français. 

Cette approche a « compliqué les choses », selon Dominique de Villepin. « On ne peut pas imaginer que dans un gouvernement comme le gouvernement français, on joue la stratégie du good cop/bad cop. Ce n’est à la hauteur d’un enjeu aussi important que les relations avec un pays comme l’Algérie », a-t-il conclu.


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